Tchad : Des organisations de la société civile à l’école de la planification et du suivi budgétaires

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Elles ont bénéficié, grâce à EISA, d’un séminaire de formation de deux jours pour renforcer leurs capacités en planification, budgétisation, suivi d’exécution ou encore reporting financier, afin d’optimiser les performances de leurs associations, et être davantage plus professionnelles.

C’est un casting XXL de formateurs auquel ont eu droit les membres des organisations de la société civile du Tchad, partenaires de EISA (Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique) lors de cet atelier de renforcement des capacités qui a eu lieu les 29 et 30 mai 2025 à N’Djamena. Aboubakar Mougnol, expert juridique & en gestion, conseil fiscal agréé CEMAC ; Ange Marie Njimbere, la directrice des finances de EISA Tchad et Drake Orurach, le directeur des finances de EISA venu de Johannesburg pour la circonstance, ont maitrisé leurs sujets, et tenu en haleine les apprenants tout au long des travaux dont les débats, échanges et discussions ont été globalement positifs et très enrichissants.

A terme, les participants sont repartis de ce séminaire théorique et pratique, mieux préparés à faire de la gestion budgétaire, un levier d’impact.

Une société civile forte, c’est une société civile qui maitrise ses finances

Auparavant, sous le thème « Atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile en planification et suivi budgétaires », le directeur EISA Tchad, le Dr Pierre Kadi Sossou a indiqué en l’ouverture des travaux qu’une « société civile forte, c’est une société civile qui maitrise ses finances ».

Les sous-thèmes développés en panels pendant la session de formation sont : les concepts clés de la planification budgétaire des projets (un processus qui comprend l’avant-projet, son initialisation, sa planification, son exécution, son contrôle et sa clôture) ; la méthodologie d’élaboration d’un budget aligné aux activités (qui comprend six étapes à savoir l’identification des activités clés, la détermination des facteurs de coûts, le rassemblement et l’analyse des données, l’allocation des coûts des activités, la fixation des coûts des budgets en fonction des niveaux d’activité, la surveillance et l’ajustement de manière régulière) ; la mise en place d’un dispositif de suivi budgétaire (encore appelé suivi d’exécution, il inclut le contrôle de l’utilisation des fonds, la vérification des recettes, le pilotage de la gestion pour identifier les problèmes et les corriger, la réalisation par le service comptable en dépenses réalisées par rapport aux dépenses prévues) ; l’analyse des écarts budgétaires et mesures correctives ( distinction entre types, causes et effets qui mène à des actions à prendre pour redresser une situation dangereuse) ; les exigences des bailleurs et bonnes pratiques de justification (qui englobe la capacité de gérer les fonds nécessaires et la capacité de rendre compte en temps voulu).

Poursuivre les formations et faire le suivi-évaluation des acquis

A la suite de ceci, les apprenants qui ont reçu les attestions de participation, n’ont pas manqué d’exprimer leur gratitude pour cette session de formation, un nouvel outil de performance, qui va considérablement booster leur travail sur le terrain et satisfaire aux exigences des bailleurs ; tout en émettant le vœu que ce genre d’activité soit perpétué.

A l’unisson, ils ont formulé des recommandations : poursuivre les formations et faire le suivi-évaluation des acquis, et sollicitation des bailleurs de fonds pour appuyer durablement les activités des organisations de la société civile au Tchad. Ils ont pris la ferme résolution de mettre à profit toutes les connaissances apprises au cours de cette formation à travers leurs différentes activités.

A leur intention, le Dr Pierre Kadi Sossou a souligné en guise de conclusion : « Ce que nous souhaitons à travers cet atelier, ce n’est pas seulement que vous sachiez produire un budget, mais que vous sachiez le lire, le comprendre, l’interroger et le corriger avec lucidité. Ce que vous avez appris ici vous permettra non seulement de mieux gérer les ressources de vos projets, mais aussi de gagner en autonomie et en crédibilité face à vos partenaires »

 Serge HENGOUP

 

Ils / elles ont dit…

Dadji Rahamata, OAPET (Observatoire des associations sur le processus électoral) :

« J’ai appris à dresser un projet en suivant les procédures de planification, suivi budgétaire et à mieux gérer les écarts afin de bien gérer les ressources de nos associations respectives. Y compris comment négocier un écart dans un projet et convaincre les bailleurs de nous accompagner dans sa mise en œuvre. Sans oublier comment tenir nos cahiers de charges à jour, selon les normes OHADA er selon les exigences des bailleurs »

Tadibé Moutedé, LTDH (Ligue tchadienne des droits de l’homme) :

« A l’issue de cette formation, mes impressions sont celles d’un homme satisfait, car les formateurs étaient à la hauteur de leurs tâches. Les modules prévus ont été tous épuisés et ont comblé nos attentes. Les exercices pratiques sont venus à point nommé pour nous faire comprendre davantage ce que nous avons appris »

Nanghotonga Madjengaye, UNAPHT (Union nationale des personnes handicapées au Tchad) :

« Je tiens à remercier EISA ces ateliers sur les procédures et la planification, et le suivi budgétaire. J’ai noté une bonne présentation des thématiques et une interaction active des participants ; la simplicité des consultants qui se familiarisent avec les participants, ce qui crée une harmonie pendant les débats dans un cadre fraternel. Enfin, l’atelier m’a permis d’emmagasiner des connaissances pour mon organisation et pour moi-même »

Rosalie Milamem, CAP (Centre africain pour la paix) :

« Cette formation a été l’occasion pour moi de consolider les acquis, approfondir des outils pratiques et de mieux apprendre les enjeux de la gestion budgétaire dans un cadre professionnel. Elle constitue un apport précieux pour améliorer notre rigueur financière et répondre aux exigences des partenaires techniques et financiers »

Propos recueillis par Serge HENGOUP