Créée en 1964, la Banque africaine de développement (Bad), célèbre cette année ses cinquante ans d’existence. C’est l’occasion de ressasser les actions de développement qu’elle a entreprises, mais aussi et surtout de se positionner comme le principal interlocuteur des Etats-membres dans leur quête d’émergence.
Au-delà des festivités marquant le cinquantenaire de la Banque africaine de développement, ce sera le moment idoine de mettre un point d’honneur sur l’évaluation de l’assistance au développement de cette institution financière sur le continent africain. Si la délocalisation du siège à Tunis a quelque peu fait jaser, il est évident que rien n’a altéré ses missions premières, à savoir: accompagner les Etats-membres à asseoir leur vision du développement et en assurer conséquemment le financement. Rien d’étonnant que les festivités dudit cinquantenaire s’étendent bien au-delà du côté protocolaire attaché à ce type de manifestation qui intégrera, par ailleurs, des prestations artistiques, une projection de film et des allocutions dont celle du lancement officiel par le président de la Bad, Donald Kaberuka.
Toutes choses qui justifient amplement la diversité des personnalités invitées pour y assister avec notamment des représentants du corps diplomatique accrédité à Tunis, des organisations internationales, des partenaires au développement, d’organisations de la société civile, des médias, et du secteur privé. Et en sa qualité de pays hôte, la Tunisie y sera présente au plus haut point avec les autorités gouvernementales ainsi qu’une importante délégation de la Côte-d’Ivoire, pays siège de la Bad, qui abritera en novembre 2014 le point d’orgue des célébrations. Ceci aura lieu après diverses manifestations prévues dans le cadre de cette commémoration dans la trentaine de pays où la Bad a une représentation, afin d’associer les autorités et le public des pays-membres régionaux.
Une thématique prospective
En plaçant la célébration des 50 ans d’existence de la première institution de financement du développement du continent sous le thème «Les 50 années à venir : l’Afrique que nous voulons», les organisateurs et autres administrateurs de celle-ci veulent inéluctablement s’approprier les enjeux socioéconomiques du continent de l’heure, pour mieux en assurer l’encadrement et assurer leur pleine réalisation. C’est pourquoi à cette occasion, les officiels de la Bad veullent s’imposer une véritable introspection à l’effet de prémunir l’institution de quelque déphasage ou dysfonctionnement qui mettrait à mal cet objectif noble. Celui-là même qui lui aura permis d’être un partenaire de choix pour les pays, et notamment dans les périodes difficiles.
Les programmes, projets et autres interventions articulés sur des choix stratégiques probants de la Bad, ont permis au continent d’altérer les effets pervers de la crise à laquelle il faisait notamment face en 2008, suite à la crise financière qu’il essuyait. A preuve, c’est à cette occasion que les actionnaires ont consenti à tripler son capital, passant de 32 à 100 milliards de dollars. Question de se donner plus de moyens pour répondre promptement aux sollicitations des Etats-membres comme ce fut notamment le cas avec la Côte-d’Ivoire, au lendemain de la crise postélectorale, en allouant à ce pays des fonds nécessaires afin de faire face aux défis en tous genres. Une promptitude saluée fort à propos par les autorités ivoiriennes, au même titre du reste que celles de la Tunisie pour le concours de la Bad en ce qui concerne la maîtrise par ce pays des flux financiers des migrants africains.
Un engagement constant
Depuis sa création, la Bad est sur tous les fronts et dans tous les secteurs, même si elle a de manière stratégique mis l’accent sur telle ou telle approche ou secteur particulier en fonction du contexte. En effet, cette institution a apporté sa contribution au réveil de l’Afrique qui se traduit par un taux de croissance soutenu de 5% au cours de la dernière décennie. Sur ce sujet, les prévisions du Fonds monétaire international (Fmi) indiquent que le continent devrait être la région du monde à connaître la plus forte accélération de croissance, passant de 5,1% en 2013 à 6,1% en 2014. Toutefois, la Bad ne se laisse pas griser par ces chiffres. Elle reste réaliste et sait que les défis sont encore nombreux, notamment en termes d’inclusion sociale, de partage de richesses et d’accès plus important aux infrastructures, notamment dans la composante énergie de ces dernières.
Il s’agit des articulations opérationnelles relevant à s’y méprendre des préalables pour parvenir à l’émergence du continent, même s’il subsiste des nuances dans la mise en branle des plans respectifs y afférents des Etats-membres. N’empêche que l’objectif reste le même : favoriser la mutation socioéconomique du continent dans l’optique de créer davantage de richesses et d’emplois, mais aussi et surtout d’améliorer de manière significative les conditions de vie des populations.
En somme, la Bad veut être «Au cœur de la transformation de l’Afrique», comme l’indique clairement sa stratégie décennale 2013-2022. Une vision qui justifie amplement le choix de ses principales cibles : étudiants, partenaires au développement, institutions publiques et privées impliquées dans la mise en œuvre d’actions de développement.
Fidèle PENDA