Présidentielle au Gabon : Ali Bongo Ondimba peut-il décrocher un second mandat ?

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L’élection présidentielle se tiendra le 27 août prochain.  Le président  sortant, Ali Bongo Ondimba,  sera sur  la ligne de départ avec 13 autres candidats pour une compétition qui s’annonce rude.   

Sur les 19 dossiers   reçus par la Cenap (Commission électorale nationale autonome et permanente), 14 ont été validés. Ceux qui n’ont pas été reçus  disposaient de 72 heures, à partir de la date de la validation des candidatures, pour faire recours. Parmi les candidatures admises, celle du président   Ali Bongo Ondimba a eu un peu de mal à passer. Au cours de la réunion en plénière de la Cenap, la question de  l’acte de naissance  du président a divisé  ses membres et faute de consensus, on a dû recourir au vote.

La polémique autour de l’acte de naissance du président et ses origines n’est  pas un fait nouveau au Gabon.  Cependant,  depuis quelques mois, elle a gagné en intensité, vue la perspective de la présidentielle. Ali Bongo Ondimba devrait en être exclu, de l’avis de certains opposants « parce qu’il n’est pas Gabonais, Il ne peut pas être président en vertu de la Constitution qui impose d’être né Gabonais ». Ils soutiennent   qu’Ali Bongo Ondimba est un enfant nigérian adopté par l’ex-président Omar Bongo Ondimba à la fin des années 1960, et l’accusent d’avoir falsifié son état-civil.   Cet argument n’a pas convaincu  tous les commissionnaires de la Cenap et par  conséquent, Ali Bongo Ondimba est candidat.

Face à lui,  il trouvera quelques uns de ces  anciens camarades, anciens hauts cadPrésidentielle au Gabon ok

Ali Bongo Ondimba peut-il décrocher un second mandat ?

res  du Pati démocratique gabonais (Pdg), qui ont quitté le navire pour se lancer dans la course à la  présidentielle. Il trouvera deux anciens Premiers ministres de Bongo père, Casimir Oyé Mba et Raymond Ndong Sima, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine  Jean Ping,  l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama qui a fait récemment défection.

Le président  sortant devra affronter les candidats de moindre calibre comme  Augustin Moussavou King, Abel Mbombe Nzondou ou encore  Dieudonné Minlama Mintogo. Leurs adversaires leur reprochent un  manque d’expérience. Il devra également se mesurer aux poids lourds, à l’instar Paul Mba Abessolo du Rassemblement national des bûcherons de Casimir Oye Mba  ou Jean Ping.

Ali bongo Ondimbaface aux anciens camarades

Il  est évident qu’en 2016, rien ne sera facile pour Ali Bongo Ondimba.  La sympathie pour son père ne pourra plus jouer  comme  cela fut le cas  pendant  la présidentielle de 2009. Aujourd’hui, c’est l’argument du bilan qui compte  pour   un candidat qui sollicite un nouveau mandat. A ce propos, le candidat-président a  présenté son bilan le 28 juin au Parlement réuni en Congrès.

Aux députés et aux sénateurs de la nation, il a dressé, chiffres à l’appui, le bilan des réalisations commises pour changer la vie des gabonais : construction des routes, amélioration de l’offre en énergie, eau et électricité et des services de santé.    Ali Bongo s’est appesanti  sur l’économie qui a cruellement souffert de la chute du cours du pétrole ces dernières années et s’est félicité néanmoins des efforts réalisés pour diversifier l’économie et pouvoir contenir l’impact de la chute drastique des prix. « Grâce aux réformes que nous avons engagées et à un effort d’investissement sans précédent, nous sommes petit-à-petit sortis de la léthargie.»

En effet, les moyens ont été mobilisés au cours des cinq dernières années pour redynamiser les secteurs minier et  agricole,   pour  insuffler de l’oxygène dans le secteur du bois. Tous les domaines n’ont pas  bénéficié, loin s’en faut,  de la même attention. Le candidat Ali Bongo a indiqué   qu’il faut redoubler des efforts en matière de logement.

Pour l’avenir,  pour le mandat qu’il sollicite, le président promet aux Gabonais  de continuer la mise en œuvre du programme « Gabon émergeant », tout en consolidant les acquis. La lutte contre la corruption  et les atteintes à la fortune publique doit également se poursuivre. En attendant le Jour J,  des organisations professionnelles et  de nombreuses associations  de jeunes ont déjà exprimé leur  soutien au chef de l’Etat. Dégoutées  pour la plupart par les thèmes insalubres qui inondent l’espace politique comme  « la nationalité du chef de l’Etat », leur  attention est plutôt portée  sur  les réalisations du président, ce que Ali Bongo Ondimba a déjà fait pour le Gabon et ce qu’il est encore capable de faire.

Yannick Steve T.

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