Mali: un groupe pro-Bamako prend des positions rebelles du MNLA

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Un groupe armé favorable à Bamako a pris lundi le contrôle de SOLDATS MaliensMénaka, une localité du nord du Mali jusqu’alors partiellement contrôlée par la rébellion, qui a dénoncé « une rupture manifeste du cessez-le-feu par le gouvernement », a-t-on appris de sources concordantes.

Cette opération intervient peu après l’accord donné par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) à un paraphe de l’accord pour la paix au Mali déjà entériné par le gouvernement et les groupes qui le soutiennent le 1er mars à Alger, selon la rébellion et une source de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

« Ce lundi, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) est entré à Ménaka pour prendre le contrôle des positions des rebelles touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) qui ont fui », a affirmé à l’AFP une source de sécurité au sein de la Minusma jointe à Ménaka.

« Il n’y a pas eu de combat. Actuellement les Casques bleus de l’ONU occupent toujours leur camp à Ménaka. L’armée malienne est également cantonnée dans son camp mais le Gatia a pris toutes les positions du MNLA en fuite », a ajouté la même source.

Le secrétaire général adjoint du Gatia, Haballa Ag Amzatal, a confirmé l’information, assurant que le groupe et ses alliés d’une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) avaient été « provoqués » par les forces du MNLA « à 40 km au sud-ouest de Ménaka, dans la localité d’Inazolt ».

« Nous les avons repoussés et poursuivis jusqu’à Ménaka où nous occupons actuellement toutes leurs positions, notamment la mairie de la ville », a-t-il déclaré à l’AFP.

La CMA a en revanche fait état dans un communiqué de « combats et de souffrances supplémentaires pour les populations de Ménaka » à la suite de l’attaque lancée dans la matinée « par des éléments de l’armée malienne et de ses milices ».

« Depuis le début du processus de négociations, les violations du cessez-le-feu par le gouvernement malien sont flagrantes et récurrentes sans que cela ne soit dénoncé ou suffisamment souligné par la communauté internationale et la Minusma, pourtant si prompts à faire pression tous azimuts sur la CMA pour parapher l’accord d’Alger », accuse la rébellion.

« La gravité de l’agression est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient au lendemain d’un engagement définitif de la CMA à parapher l’accord dans les plus brefs délais, transmis au chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU », selon le texte.

« La CMA ne peut se résoudre à subir indéfiniment les attaques et les agressions dictées par Bamako sans réagir », ajoute celle-ci, exhortant la médiation algérienne et la communauté internationale à « condamner de tels agissements et à prendre leurs responsabilités ».

Une source de la Minusma a confirmé à l’AFP que celle-ci avait reçu « un ferme engagement des mouvements armés de la CMA de parapher l’accord d’Alger très rapidement », après une réunion mercredi « en principe à Ouagadougou pour parler de la suite du processus de paix ».

Le chef de la Minusma, Mongi Hamdi a assuré la semaine dernière garder « l’espoir et la conviction que le processus d’Alger sera couronné de succès par la signature de l’Accord le 15 mai prochain par toutes les parties prenantes maliennes ».

La rébellion a de nouveau refusé le 18 avril de parapher en l’état l’accord d’Alger, malgré les pressions de la communauté internationale qui a enjoint les protagonistes de venir tous le signer le 15 mai à Bamako.

Lors d’une rencontre le 17 mars avec une délégation de diplomates internationaux et africains dans son bastion de Kidal (nord-est) elle leur avait présenté une série de « points essentiels à introduire » dans l’accord, une exigence rejetée par la médiation comme par Bamako.

Parmi ses revendications figuraient la « reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique », en référence à l’appellation du nord du Mali par les rebelles, la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de « 80% de ressortissants de l’Azawad » dans les forces de sécurité.

                                                                                        AFP