Ce 27 décembre, les Centrafricains se rendent aux urnes. Un scrutin qui se déroule sur fond de crise. 8 ans de présence de groupes armés ont laissé des traces.
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en Centrafrique pour des élections présidentielle et législatives sous extrême tension. Deux tiers du pays sont toujours sous contrôle de groupes armés. Les derniers jours avant le vote étaient marqués par les menaces des rebelles contre le régime du Président sortant, Faustin Archange Touadéra. Dans une interview de la DW avec le chef de la mission onusienne Minusca, Mankeur Ndiaye a ouvertement accusé l’ancient président François Bozizé de semer la terreur, en connivence avec des groupes armés.
Retour sur le fond de la crise
Cela fait presque huit ans que la République centrafricaine est confrontée à la présence de groupes armés qui occupent les deux tiers du pays.
Les exactions de la Séléka
En effet, en 2013, le président en exercice François Bozizé est renversé le 24 mars 2013 par un coup d’Etat mené à l’époque par la coalition rebelle Séléka, dirigée par Michel Djotodia, une coalition rebelle à dominante musulmane.
À l’époque, la Séléka réclamait la redistribution ainsi que le partage des revenus issus de l’exploitation des matières premières. Les rebelles reprochaient également au pouvoir de Bozizé le non-respect des différents accords de paix signés entre les groupes d’opposition et son gouvernement.
Entre mars et décembre 2013 alors que la Séléka est au pouvoir, le régime commet des exactions. Le pouvoir de Michel Djotodia fait main basse sur les trafics d’or, de diamant et d’ivoire. Tout un système de pillage de l’économie du pays a ainsi été mis en œuvre par la Séléka.
Des affrontements aux conséquences terribles pour la population
De son côté, en exil où il se trouvait après sa chute, François Bozizé pouvait compter sur le soutien des milices antibalaka majoritairement chrétiennes et animistes. Les affrontements entre Séléka et Antibalaka ont forcé près du quart des 4,7 millions de Centrafricains à fuir leur domicile. Selon les Nations unies qui accusent les deux camps de crimes de guerre, entre 3000 et 6000 personnes ont perdu la vie entre 2013 et 2015.
Wendy Bashi