Injustice à jouvence : l’histoire de Chapda Mougang Falone

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Au cœur du dynamisme de la capitale camerounaise, le salon de coiffure de Chapda Mougang Falone s’est imposé comme l’un des lieux de rendez-vous les plus prisés du quartier. Réputée pour son talent et son accueil chaleureux, Chapda a su créer un espace où beauté et engagement social coexistent, attirant ceux qui souhaitent non seulement se faire coiffer, mais aussi échanger sur l’avenir politique du pays.

Un salon au cœur de l’activisme politique

Depuis quelques années, le salon de Chapda est devenu un véritable carrefour de l’engagement civique. Les militants et activistes du mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dirigé par le professeur Maurice Kamto, s’y retrouvaient régulièrement pour discuter des enjeux politiques actuels et planifier des actions. C’était un lieu où la parole circulait librement, où les idées pour un Cameroun meilleur prenaient forme.

Cependant, en février 2024, cette atmosphère de convivialité a été brutalement perturbée. Des soldats, venus se faire coiffer, ont engagé une discussion qui a pris une tournure alarmante. Loin de se contenter de simples échanges, ces hommes ont évoqué des plans inquiétants visant à éliminer physiquement le leader du MRC, le professeur Maurice Kamto. Cette révélation a plongé Chapda dans un état de choc. Elle se trouve alors confrontée à une situation qui dépasse largement le cadre  de son salon  la Falone Beauté Coiffure Mixte.

Suite à cette discussion tragique, Chapda a réalisé qu’elle ne pouvait plus rester inerte. Elle a compris que  les militaires, visiblement en service, étaient là pour surveiller et intimider. Craignant pour sa sécurité et celle de ses clients, elle a dénoncé ce plan machiavélique, pris la décision extrêmement difficile de raconter ce plan à ses amis activistes du MRC. Ce qui lui a valu une action punitive de ces militaires  qui sont revenus la bastonner copieusement avec l’intention de la tuer. A l’issue  de cette  violente escalade et des promesses de de mort, sentant que son lieu de travail, autrefois symbole d’unité et de résistance, était devenu une cible potentielle, Chapda a fui pour se protéger, laissant derrière elle non seulement son commerce, mais une communauté qui lui était chère.

Un appel à la justice

L’histoire de Chapda Mougang Falone met en lumière une injustice criante et soulève des questions sur la liberté d’expression et la sécurité des citoyens engagés dans la vie politique. Cette jeune coiffeuse incarne le courage de milliers de Camerounais qui, malgré les menaces et la répression, continuent à espérer un avenir où les droits fondamentaux seront protégés.

Alors que Chapda se reconstruit loin de son quartier, son départ du salon de coiffure résonne comme un appel à la résistance. Les militants du MRC n’oublient pas son engagement et continuent à revendiquer des changements sérieux dans le paysage politique camerounais.

Pour Chapda, l’avenir reste incertain,  l’on ne sait pas où elle se trouve actuellement, il est clair qu’elle doit se cacher. Sa vie est sans en danger. Mais il est constant de dire qu’elle aspire à un Cameroun où chacun pourra s’exprimer en toute sécurité, où les injustices seront dénoncées et arrêtées, et où son salon redeviendra le lieu de rencontre qu’il a toujours été.

L’histoire de Chapda est celle de milliers d’autres au Cameroun qui, malgré les difficultés, restent déterminés à faire entendre leur voix. Les défis sont grands, mais l’espoir d’un Cameroun libre et démocratique continue d’éclairer leur chemin.

RK