Gabon : Election à la Fegafoot, Dieudonné Wayi en pôle-position

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Pierre Alain Mounguengui est à la tête de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) depuis 2014. Selon les rumeurs, le président serait candidat à sa propre succession pour briguer un troisième mandat, alors que les feux sont plutôt au rouge pour lui surtout noirci par  l’affaire de pédophilie  qui a littéralement entraîné le football gabonais dans l’impasse qui est la sienne actuellement. Dieudonné Wayi a lancé sa campagne électorale. C’était dans l’amphithéâtre du centre de formation technique de Nkok, tout un symbole.

Dans son discours de présentation de son ambitieux projet de société, il a urgé les électeurs à voter son projet de société, le meilleur pour l’avenir du football gabonais : « Je ne vois pas pourquoi les électeurs ne voteraient pas pour mon programme qui résume l’avenir qu’on veut radieux du football gabonais», a résumé le candidat en concluant la présentation de son programme. Ancien président de la ligue de football du Haut Ogoué (dont il est originaire) durant 10 ans, Dieudonné Wayi se présente comme un parfait connaisseur de l’environnement du football gabonais.

Il a ciblé les points faibles actuels pour passer à une dimension supérieure. Surtout qu’il reconnaît tacitement à son prédécesseur d’avoir balisé le terrain ; «On n’efface pas le passé, on le dépasse», a-t-il clamé devant un public quasiment conquis. Et pour dépasser le passé, Dieudonné Wayi pense qu’il faut faire de la pratique du football une action collective. Pour ce faire, il a prévu livrer partout au Gabon, même dans les villages 50 000 ballons de football. Et, «Grâce à ces ballons, les plus petits vont apprendre à taper sur un ballon et devenir des futurs «Aubameyang, Messi ou Mbappé». C’est dire qu’il voudra placer son action à la base, pour disposer à brève échéance de références et surtout de socles d’évaluation probants.

Encore que le football gabonais continue de faire la part belle à l’amateurisme qui ne s’accommode guère de football jeune pourtant fondateur des grandes nations pour cette discipline sportive devenue un investissement de longue haleine adossé sur le talent pur de jeunes joueurs. Et pour détecter ces nombreux talents et génies cachés dans les villes, quartiers, villages et tous les coins et recoins du Gabon, le candidat mise sur la création des stades de proximité, les tournées de détection, les tournois inter établissements…

Accompagnement et pépinière 

Dieudonné Wayi ne pense pas qu’à la détection des footballeurs, il table aussi sur la formation des jeunes dans les métiers comme l’arbitrage, l’entrainement, l’administration sportive, le civisme et la lutte contre la discrimination… Le prétendant au «trône» ne néglige aucun secteur pour dynamiser le football. Les ligues seront dotées des infrastructures de qualité et d’un petit matériel (sifflet, plots, ballons, chasubles, chronomètres). Le candidat envisage de créer des salles de musculature, un volet longtemps négligé et souvent préjudiciable à l’efficacité des sportifs gabonais. Il a aussi prévu lancer et encadrer le football en entreprise pour susciter le sponsoring.

Pour lui,  l’équipe nationale de football Les Panthères A, ne doit pas toujours dépendre du budget de l’Etat. Il sera temps, sous son mandat, s’il est élu de « rechercher des partenaires pour le sponsoring officiel de la sélection nationale. La Fegafoot devra également nouer ses partenariats pour son fonctionnement. Une déclinaison opérationnelle qui ne laisse du  reste aucun pan en marge :

A l’international

Dieudonné Wayi se fixe l’objectif d’améliorer les relations entre le Gabon et la FIFA, la CAF et l’UNIFAC. Il rêve de relancer le tournoi de l’UNIFAC et surtout faire du Gabon un pôle des grandes compétitions dans la sous-région par des tournois (CEEAC et CEMAC par le biais de l’UNIFAC). Avec ses colistiers il souhaite développer la diplomatie sportive. L’objectif sera d’accroitre la présence du Gabon dans les instances du football africain et mondial : «On est trop absent. Il n’y a quasiment plus personne», s’est-il désolé.

Football féminin

Lui-même ancien footballeur, Dieudonné Wayi rêve d’accorder une place de choix dans le développement du football féminin au Gabon. Toutes les compétitions masculines devront aussi se dérouler en version féminine, question de faire des gabonaises, des footballeuses conquérantes à travers le continent à l’instar des Nigérianes et Camerounaises qui font la fierté du continent et se retrouvent aujourd’hui un peu partout dans le monde. Et, sans être exhaustif, Dieudonné Wayi a suggéré à la trentaine d’électeurs qui sera aux urnes le 16 avril prochain de ne pas se disperser, de ne pas disperser inutilement leurs voix et de voter pour lui. «L’avenir du football a besoin d’un homme honnête, courageux, dynamique et déterminé », a-t-il conseillé avant de conclure «cet homme c’est moi».

Une maxime qui en dit long sur la détermination de l’homme à succéder à Alain Mounguengui devenu par la force des choses une véritable risée dans les milieux sportifs gabonais et singulièrement auprès des fans du football alors considéré non plus comme une distraction mais une sorte d’excroissance sociopolitique pour diluer les affres quotidiennes.

Richard Dethirre Kery


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