Les autorités angolaises ont fermé une école liée au prédicateur Fethullah Gülen, l’ennemi juré du président turc Recep Tayyip Erdogan, et procédé à l’expulsion de tous les citoyens turcs qui y travaillaient, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Dans un décret publié vendredi dernier, le ministère de l’Education a annoncé la fin des activités du Colegio Esperança Internaçional (Coespi) – seule école angolaise du réseau Gülen – « pour des raisons de sécurité nationale ».
M. Erdogan réclame depuis des mois la fermeture des écoles et des fondations du réseau dirigé par M. Gülen, qu’il accuse d’être à l’origine de la tentative de coup d’Etat militaire qui a visé son gouvernement le 15 juillet 2016.
La décision de fermeture des autorités angolaises a été adoptée sur ordre express du président José Eduardo dos Santos.
Selon un décret signé de sa main dès le mois d’octobre dernier, dont l’AFP a obtenu une copie, elle vise à « protéger le bien-être et la sécurité des citoyens, dans un climat de paix et d’harmonie sociale, et l’unité et l’intégrité territoriales ».
Conformément à ce document, le ministère de l’Intérieur a annulé les visas de 66 citoyens turcs, employés par l’établissement ou membres de leurs familles, et procédé à leur expulsion.
Tous avaient déjà quitté l’Angola mercredi, a indiqué à l’AFP une source officielle.
Le Coespi accueillait 750 élèves âgés de 5 à 14 ans.
Le prédicateur Gülen, qui dirige un large réseau d’ONG et d’écoles très présentes en Afrique, a longtemps été l’allié du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Mais il est depuis trois ans devenu le pire ennemi de l’homme fort de Turquie, qui le qualifie de « terroriste ».
Lors d’un voyage le mois dernier en Tanzanie et au Mozambique, M. Erdogan a publiquement demandé aux autorités locales la fermeture de leurs écoles Gülen, sans résultat jusque-là.
Début janvier, le Maroc avait pour sa part décidé d’obtempérer.
Lors d’un entretien accordé à la télévision publique TPA vendredi dernier, le ministre de l’Intérieur angolais Angelo da Veiga Tavares a défendu une décision « souveraine » de son pays.
« La décision du gouvernement angolais n’a rien à voir avec de quelconques pressions d’un autre pays », a-t-il plaidé, évoquant sans entrer dans les détails des « questions plus graves et préjudiciables à l’Etat » angolais.
M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, nie toute implication dans la tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier contre M. Erdogan.
Afp
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