La commission en charge de la compétition vient de rendre les conclusions d’une enquête qu’elle a menée sur des accusations de manipulation du rand par une douzaine de banques, locales et étrangères qui pourraient se voir infliger une méga amende, jusqu’à 10% de leur chiffre d’affaires.
Le régulateur estime que depuis au moins 2007, il y a eu collusion entre ces établissements pour faire fluctuer artificiellement la devise sud-africaine. Réunis au sein d’un salon de messagerie instantanée baptisé «ZAR Domination» (ZAR étant le code utilisé sur les marchés internationaux pour désigner le rand), ces établissements ont coordonné leurs négoces de la devise afin d’en fixer le prix. Elles y parvenaient en réalisant des achats fictifs pour faire monter la demande ou en s’accordant pour ne pas négocier le rand sur un certain intervalle de temps.
«La commission a découvert que les parties incriminées ont manipulé les cours acheteurs et les cours vendeurs via des accords visant à s’abstenir de négocier la devise et la création d’enchères fictifs à certains moments. Elles se sont mutuellement porté assistance pour parvenir aux prix qu’elles désiraient en coordonnant les périodes de négoces. Les enchères fictives ont altéré l’offre et la demande et ces banques ont mené ces actions dans la quête de leur seul profit» a affirmé la commission dans un communiqué.
L’institution a désormais saisi le tribunal de la concurrence pour juger l’affaire et éventuellement sanctionner ces établissements. La commission réclame que le tribunal déclare ces banques coupables d’avoir enfreint la loi sur la concurrence et demande que leur soit infligée une amende équivalant à 10% de leur chiffre d’affaires. Selon Tembinkosi Bonakele, membre de la commission, «le renvoi de cette affaire au tribunal constitue une étape majeure du processus puisqu’elle permet désormais aux banques de pouvoir apporter leurs réponses».
Contactées par Bloomberg, les banques concernées n’ont pas souhaité faire de commentaires pour le moment. Il faut noter que l’enquête menée par la commission sud-africaine de la concurrence avait été ouverte en 2015 dans un contexte où plusieurs banques avaient reconnu les actes de manipulations de devises qui leur avaient été imputées et elles avaient accepté de s’acquitter d’une amende.
Les banques impliquées dans ce scandale sont: Bank of America, Merrill Lynch International‚ BNP Paribas‚ JP Morgan Chase‚ JP Morgan Chase Bank, Investec‚ Standard New York Securities‚ HSBC Bank‚ Standard Chartered Bank‚ le groupe Credit Suisse, Standard Bank of SA‚ Commerzbank, Australia and New Zealand Banking Group‚ Nomura International‚ et Macquarie Bank.
Agence Ecofin
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