Une menace à l’ordre public plane à Yangombè dans l’arrondissement de Douala 3ème, suite à une affaire foncière dans laquelle est impliqué le maire de la commune.
Une bande d’escrocs fonciers ont atterri à Yangombè Douala 3ème une localité où vivent les populations depuis des décennies et qui aujourd’hui sont menacées de déguerpissement par la mairie de Douala 3ème ; ceci au mépris du message porté du Ministre de l’Administration territoriale dont nous avons la copie sous le N°000155/MF/MINAT/SG du 15 juillet 2024 relayée par le Gouverneur de la Région du littoral à travers le message porté N° 245/MP/C/SG du 19 juillet 2024 aux Préfet, Sous – Préfet, maire de la ville de Douala et maires d’arrondissements au sujet des destructions et déguerpissement des populations en ces termes « Honneur de vous demander de bien vouloir sursoir jusqu’à nouvel ordre aux opérations de déguerpissement collectif ou de masse des populations dans vos unités de commandement respectives « .
Il y a environ huit mois que les populations de Yangombè vivent une situation rocambolesque qui dépasse leur entendement. Un quidam envoie des gros bras dans le quartier pour faire passer un message selon lequel, le quartier est offert à un certain Simb Nathan par la communauté Bakoko.
En effet, tout est parti d’un litige foncier qui oppose la famille Afana ayant droit de la parcelle querellée et la collectivité Bakoko depuis environ cinq ans. Après avoir eu gain de cause auprès de la justice, et après une descente sur le terrain de la délégation régionale du cadastre du Littoral, le Ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières le 20 Mai 2020 a fait un arrêté dont voici la teneur :
Article 1er acte est pris 1) La faute de l’Administration consacrée par le non respect aux exigences relatives à l’obtention du Titre foncier : Notamment ; le passage d’un cours d’eau dans le Titre foncier 2) de la fraude des bénéficières 1- L’appropriation des mises en valeur des premiers occupants ; Article 2) Est, par conséquent ordonné, le retrait du Titre foncier N° 22151/W et tous leurs démembrements, en application des dispositions de l’article 2( 5) du Décret N° 76/165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d’obtention du titre foncier, modifié et complété par le Décret N° 2005/471 du 16 décembre 2005 susvisé, article 3 : Le terrain objet des titres foncier N° 22151/w retrouve son assiette initiale. Article 4 : Le conservateur foncier et le Chef de Service Départemental du Cadastre du Wouri sont chargés chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent Arrêté qui sera enregistré, notifié aux partis puis communiqué partout où besoin sera.
En somme, ce qui transparait ici est que l’attribution d’un titre foncier obéit à des critères bien établis.
Qu’est ce qui peut amener le ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières à opérer un virement à 90° ?
Après avoir rendu justice de façon impartiale, en constatant qu’ici un cours d’eau traverse le titre foncier N° 22151/W appartenant à la collectivité Bakoko, que Le terrain objet dudit titre retrouve son assiette initiale. Grande est la surprise des populations riveraines quand le 08 janvier 2024, une lettre N° 000966 du Mindcaf écrit non pas au Délégué Régional des domaines, du cadastre et des affaires foncières du Littoral mais directement au Délégué départemental du Wouri et au conservateur du Wouri – B demande aux responsables cités, d’exécuter dans le strict respect de la réglementation foncière en vigueur, le jugement N°0455/FD/2 du 17 Mars 2022, rendu par le tribunal Administratif du littoral lequel qui annule avec tous les effets de droit N° 0235/Y/ 7/SG/DS/S100/S120du 07 mai 2020 du Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières. Portant le titre foncier N°22151/Wouri appartenant à la collectivité Ngodi Bakoko. Il n’a jamais été question du retrait dudit titre foncier. Simplement que cette collectivité villageoise ne traverse pas le cours d’eau avec le titre 22151 /Wouri pour réclamer les terres qui ne leur appartiennent pas. C’est ça la demande des populations de Yangombè.
Que vient chercher le maire de Douala 3 dans litige foncier en dépit du message porté du Gouverneur du Littoral ?
Yangombè est un quartier cosmopolite de l’arrondissement de Douala 3ème où les terres sont entièrement mises en valeur depuis plus d’une décennie ; les populations y cohabitent dans la cohésion, le vivre ensemble et la paix. Une paix qui est devenue précaire depuis quelques temps déjà avec des menaces de destructions des maisons et immeubles qui y sont construites. Des chantages ne sont pas du reste, quelques personnes ont rencontré Sim Nathan pour comprendre à quoi retourne son affaire. Mais il ne passe pas par quatre chemins pour dire à qui veut l’entendre que « j’ai mis le Préfet, le sous – Préfet et le Maire de Douala 3ème dans le dossier donc celui qui veut vient vite me voir à mon bureau pour négocier sa parcelle qui est à 35 000 FCFA le mètre carré. Je veux manger ma part avant de mourir »
Voilà la grosse maffia qui est intelligemment mise en branle pour spolier les populations de Yangombè de leurs terres. Elles sont d’ailleurs vent debout pour répondre à la mise en demeure du maire de Douala 3ème qui a fait distribuer le document de la destruction un samedi, jour non ouvrable.
Au regard de tout ce qui précède, c’est une véritable guerre qui se prépare à Yangombè en ces temps difficiles où beaucoup d’enfants ne sont même pas allés à l’école cette année. Le trouble à l’ordre public sera inévitable car le Maire Bossambo Epoupa valentin a donné 08 jours pour détruire les biens et immeubles. Pourtant Douala 3ème est un vivier du parti au pouvoir et le maire qui est très apprécié pour ses réalisations risque de diluer tous ces acquis dans cette scabreuse affaire qui risquera ne pas s’arrêter de si tôt. Vivement qu’il prenne conscience pour le bonheur de ses populations qui ne demandent qu’à vivre dans la paix.
Babine Nsoa et Charles Moudoumou Bosso