Il y a quelques mois, la propagation de la maladie à virus Ébola avait poussé la classe politique guinéenne à suspendre ses activités politiques. Mais depuis quelques jours, l’opposition, frustrée de voir la mouvance faire des activités au relent de campagnes politiques sur le terrain, a jugé opportun, elle aussi, de reprendre ses meetings hebdomadaires.
En effet, sous la menace de l’inter-centrale qui avait déclenché une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire national le 5 janvier dernier, comme d’habitude, le gouvernement par une main magique a tué cette grève dans l’œuf. Dans leurs revendications, les syndicats demandaient entre autres une augmentation de salaires de 300%, la prise en charge des travailleurs de RusAl et ceux de la Sotelgui. Mais, celle-ci a semblé exorbitante pour le gouvernement en cette période de ralentissement économique dû au virus Ébola. Au finish, sans obtenir gain de cause, l’inter-centrale a fini par reculer, car en bon stratège, Alpha Condé a usé de tout son poids pour l’anéantir dans son mouvement de protestation, apprend-on.
Le louvoiement des syndicats n’était qu’un bluff, car en réalité, la grève illimitée qu’ils prétendaient faire n’a été qu’une montagne qui a accouché d’une souris : à part la promesse de réduction du litre d’essence à la pompe le 28 février au moment où le baril du pétrole est en dessous de 46 USD (ce qui aurait pu être fait il y a longtemps en Guinée à cause de la fluctuation du prix sur le marché mondial) et peut être l’augmentation des salaires à 40% au mois de juillet prochain, en réalité, les syndicats n’ont rien obtenu. D’ailleurs, cet « échec » a provoqué l’ire de nombreux travailleurs tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.
L’opposition de son côté, après avoir reporté son meeting du 15 décembre 2015, l’a finalement fait le 7 janvier 2015 et projette un autre le jeudi 22 janvier. Justement, le président de la République, par crainte de voir les syndicats coaliser avec les politiques, ce qui peut facilement faire tomber son régime, a, réussi à convaincre les camarades syndicalistes de suspendre leur grève non sans dessous de table, dit-on.
Menée par son chef de file, l’opposition continue de brandir les menaces contre le régime de Conakry. Dans son speech du 7 janvier 2015, Elhadj Cellou Diallo a été clair en déclarant : « Si Alpha Condé n’organise pas une élection transparente, nous allons nous mobiliser pour demander son départ ».
Devant ses militants survoltés samedi 17 janvier dernier, l’ancien Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo a encore menacé en ces termes : « Nous allons dégager Alpha Condé en 2015… »
Dans ses vœux de nouvel an adressés à la national guinéenne, le leader de l’union des forces républicaines (UFR) et l’ancien Premier ministre guinéen Sydia Touré, a déclaré : « Alpha Condé ou le candidat du déclin national ».
Profitant de l’inauguration des nouveaux locaux du ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire le vendredi 9 janvier à Conakry, Alpha Condé a mis l’occasion à profit pour répliquer contre ses opposants en ces termes : « La Guinée a une très bonne image à l’extérieur pour le combat que nous avons mené pour récupérer nos richesses minières, pour la transparence et le développement du pays. Tout le monde sait qu’en 4 ans, nous avons fait ce que d’autres n’ont pas fait en 30 ans. »