Election présidentielle au Burkina Faso : Jean Baptiste Natam a sur les starting-blocks

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Prévue pour le 11 octobre 2015, l’élection présidentielle au Burkina BURKINA P10Faso n’en finit plus d’enregistrer de nouvelles candidatures, les portant pour l’heure à une dizaine. C’est dans cette véritable arène que SEM Jean-Baptiste Toubo Natama veut tirer son épingle du jeu, afin de mettre en œuvre un programme sociopolitique qui viendra reconforter, la dénomination du Burkina Faso, sous le vocable «pays des hommes intègres».

Sankariste dans l’âme, Jean Baptiste Natama n’est pas moins combattu par certains militants de cette mouvance politique, même si son meeting d’investiture du 06 Juin 2015, au Palais des sports de Ouaga 2000 avait fait le plein d’œuf au point refouler certains sympathisants. Suffisant pour comprendre que l’homme a parfaitement intégré les aspirations légitimes du peuple burkinabé, comme le démontre à suffisance sa profession de foi dévoilée à l’occasion. Une profession de foi qui fait naturellement fi des dissensions intestines dans la mouvance sankariste, tout en remettant quelque peu en cause, la «candidature unique autoproclamée» de Me Bendéwéné Sankara ; lequel se réclame de la même mouvance. Car, même si ce dernier bénéficie du soutien de la veuve de l’illustre disparu, il urge que ledit mouvement taise définitivement ses clivages et s’inscrive dans une dynamique unitaire pour se prémunir d’un éparpillement de ses voix pour l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Et ce postulat posé, on BURKINA P0peut valablement croire que la candidature de Jean Baptiste Natama, quoique dérangeante dans une certaine mesure, au sein de la mouvance sankariste, devra néanmoins imposer au dernier cité et à Me Bendéwéne Sankara, un gentleman agreement articulé sur le fait qu’au terme du premier tour de la présidentielle, le moins bien placé devrait s’engager à soutenir la candidature du mieux placé en cas de ballotage.

 Resserrement des rangs

Après ce préalable, il devient plus aisé de dérouler le programme du candidat Jean Baptiste Natama qui, délaissant le treillis militaire pour une tenue qu’on ne lui connaissait guère, démontre par cette mutation sa détermination à aller au bout de sa logique : assurer au Burkina Faso une alternance réussie. Pour ce faire, il devra non seulement compter sur l’électorat sankariste pour lequel il réalise le meilleur pronostic, mais aussi et surtout, sur l’électorat acquis à l’opposition car partageant la même vision d’alternance que son parti. Ce d’autant plus que l’émiettement de celui-ci, suite à la candidature de Me Bendéwéne Sankara pourrait le desservir à plus d’un titre. Raison pour laquelle son discours de campagne s’articule volontiers autour du resserrement des rangs, qui garantira à terme, l’exaltation des valeurs de dignité, de liberté, d’honneur, de justice et de solidarité, qui sont celles du « pays des hommes intègres ».

Mieux, en s‘appropriant les aspirations légitimes des populations de ce pays, il croit pouvoir y apporter des réponses idoines, afin de pourfendre «la difficulté du quotidien qui mine leurs vies et les absurdités politiques, économiques et sociales qui gangrènent le Burkina Faso». Il s’agit d’un engagement univoque qui intègre conséquemment la promotion d’une solidarité sans cesse agissante, celle-là même qui diluera les disparités sociales, dans l’optique d’un arasement progressif des conditions de vie des Burkinabé, sans que pour autant le pouvoir instaure un état-providence.

 Refondation

Analyse faite, c’est à une véritable refondation que Jean Baptiste Natama invite ses compatriotes burkinabé, tant il s’agit pour lui d’implémenter un équilibre sociale conséquent pour diluer le gap entre nantis et indigents de plus en plus nombreux. En somme, il BURKINA12voudrait ainsi restaurer cette espèce de sociale-démocratie, initiée en son temps par Thomas Sankara, son inspirateur, afin de faire de l’intégrité à tous points de vue une réalité palpable. Etant entendu que cela nécessite l’éradication des maux inhibiteurs tels la corruption, le chômage, la crise énergétique, le déficit d’accès à l’eau potable, etc., nul doute que Jean Baptiste Natama saura élaborer un programme socioéconomique conséquent pour doper les investissements directs et assurer ainsi aux Burkinabé de meilleures conditions de vie et de travail.

En clair, on devra s’attendre sous Jean Baptiste Natama à une refondation assortie d’une implication inclusive des populations burkinabé. Programme ambitieux en son volet philosophique dont la mise est toutefois assujettie à la victoire de Jean Baptiste Natama. Aussi, ce dernier se préoccupe-t-il à la construire avec méthode et détermination en faisant du rapprochement conséquent avec toutes les composantes sociologiques son mode opératoire.

C’est à ce titre qu’il multiplie des appels auprès de ces dernières, non sans leur réitérer son engagement à œuvrer pour leur mieux-être et mieux-vivre. Toutes choses qui ne sont pas sans aller avec un sacrifice révélateur, tant il est vrai qu’il a «dû abandonner ses hautes fonctions au service de l’Afrique pour se mettre à la disposition de son pays».

                                                              Yannick Steve TATCHIM