Conflits: République démocratique du Congo A Goma, aux mains du M23, les hôpitaux sont saturés

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Dans l’est de la République démocratique du Congo, en proie aux combats, les structures sanitaires sont à bout de souffle et les humanitaires débordés par l’afflux de blessés par balles.
A Goma, dans le Nord-Kivu, les hôpitaux sont saturés : des patients sont soignés à même le sol, dans les couloirs et sous des hangars de fortune. Le personnel médical, en sous-effectif, tente de gérer une situation devenue chaotique.

A l’hôpital CBCA Ndosho, l’un des rares établissements spécialisés dans la prise en charge des blessures de guerre, la situation est critique. Depuis le 26 janvier, alors que les combats s’intensifient, des blessés ont afflué par dizaines. Aujourd’hui, ils sont plus d’un millier, pour une capacité d’accueil de moins de 200 lits.

Dans l’une des salles, Kanyere Mwengenabo, 32 ans, raconte avoir vu sa « maison s’envoler. Quand j’ai baissé les yeux, le sang coulait comme une rivière. Mes jambes étaient détruites par une bombe. Il était impossible de sortir, les balles fusaient de partout. On a appelé les numéros verts, mais on nous a répondu : ‘Nous voulons vous aider, mais il n’y a pas d’accès à cause des tirs’. Ce n’est que le soir que mon oncle m’a porté sur son dos pour m’emmener jusqu’ici ».
1000 patients pour 146 lits

Selon les Nations unies, au moins 700 personnes ont été tuées et près de 3.000 blessées à Goma lors des affrontements entre les rebelles et l’armée congolaise.

Sur place, le personnel soignant est dépassé. Dans les couloirs bondés, des blessés agonisent en attendant une prise en charge. Le docteur Sidibe Abdurahman, médecin urgentiste à l’hôpital CBCA Ndosho, explique que « depuis janvier, nous avons reçu plus de 1.000 patients. Notre capacité est de 146 lits, nous sommes totalement débordés. Nous effectuons jusqu’à 25 interventions chirurgicales par jour, avec trois équipes médicales. Heureusement, nous avons pu obtenir des renforts, mais cela reste insuffisant face à l’ampleur des besoins. »
DR Kongo 2025 | Mitglider der M23 Rebellen in KesheroDR Kongo 2025 | Mitglider der M23 Rebellen in Keshero
Image : -STR/AFP
Enterrements collectifs

Alors que les combats persistent, les structures sanitaires de Goma risquent l’effondrement. Faute de moyens, médecins et infirmiers luttent chaque jour pour sauver des vies, dans des conditions de plus en plus précaires.
En outre, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) organise des enterrements collectifs, pour les centaines de victimes des combats. Dans les morgues, de nombreux corps sont en décomposition, à cause de la coupure d’électricité à Goma, qui a duré plus de cinq jours.
Source : Dw