Cameroun : violence à l’aveuglette dans la région du Nord- ouest

Par
La Redaction
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La crise anglophone s’enlise. Le dialogue tant souhaité par les populations de deux régions ne fait pas écho auprès des autorités de Yaoundé. Plutôt à cette revendication pacifique, l’armée brutalise et assassine les populations civiles. Le comble de ses exactions s’est produit le 1 octobre 2017.

Ce jour, on a dénombré plus de 100 personnes tuées!En Effet, les populations qui tenaient à organiser des réjouissances pour entériner leur indépendance, ont été prises à partie par les forces de l’ordre camerounaises.

Cette escalade de violence s’est soldée par l’arrestation 152 jeunes activistes qui croupissent à la Prison Centrale de Yaoundé.

Face à cette recrudescence de la violence de la part des forces de l’ordre, les populations se sont regroupées en groupe d’auto- défense pour riposter et surtout venger les leurs. C’est ainsi que le 10  octobre 2017, deux gendarmes ont été abattus à la suite des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants « sécessionnistes » dans la ville de Bamenda. Plus précisément à mile 17 un quartier chaud de la ville de Bamenda.  Les heurts se sont de nouveau produits le 15 octobre 2017, aux alentours de 2 heures, selon des témoins. Les assaillants ont, cette fois ci, attaqué un poste de gendarmerie situé à l’entrée de la ville.

 A la fin du mois d’octobre 2017, plus précisément le 26 octobre 2017, à Jakiri, un autre gendarme a été tué. Au total  trois gendarmes ont été tués dans le nord-ouest en moins d’un mois.

Ces événements ont cristallisé les positions et provoqué chez des forces de l’ordre et de défense un sentiment de frustration. Un soldat du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) un corps de l’armée nationale, qui a requis l’anonymat va exprimer ses intentions en ces termes : « nous allons frapper forts et à l’aveuglette …»

La violence militaire a pris le pas sur les négociations, les securoucrates de Yaoundé sont déterminés d’en finir coûte que vaille avec le mouvement sécessionniste. Tous ceux qui, de loin ou de près sont soupçonnés d’aider les activistes séparatistes sont amenés à subir les injustices d’un corps à la recherche des boucs émissaires.

Les forces de sécurité, continuent de mener des opérations de ratissage, qui aboutissent généralement à des vagues d’arrestations. De ce fait, selon Romain Desclous, porte-parole du Haut-commissariat l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, près de 10 000 réfugiés camerounais ont été enregistrés au Nigéria, et 15 000 autres sont en attente d’aboutissement de leurs procédures

Paradoxe

On aurait pu penser que parmi les personnes déplacées ou en fuite ou même recherchées par les forces de l’ordre et de défense, ne devraient figurer que des citoyens camerounais d’expression anglaise. Agbor Bala, un des leaders de la contestation en est lui-même surpris. «  Nous avons recensé parmi les personnes recherchées et arrêtées des francophones ». En effet, il existe plusieurs francophones qui pour des raisons divers, ont pris ouvertement la défense des idéaux de fédéralisme et même de sécession. Jérôme Wafo, qui pour avoir vu son commerce brulé par des personnes non identifiées s’est totalement radicalisé. Il était activement recherché par la gendarmerie nationale !!!

Des nombreux activistes qui entendent prendre les armes dans les mois à venir estiment que M. Wafo et acolyte ont été assassinés et jurent de venger leurs morts. Les forces de défense et sécurité refusent de se prononcer sur ces cas.  Plusieurs activistes sur le terrain citent aussi le cas du jeune philanthrope Mohamadou Hatif, gérant d’une importante entreprise camerounaise (S.I.T.N), opérant dans la logistique et transport qui, pour son attachement et soutien à la cause fédéraliste et surtout de ses prises de position apparentes sur la crise anglophone, aurait été arrêté en fin Octobre 2017 lors d’une manifestation dans la région du Nord-Ouest. Une certaine opinion laissait entendre qu’il est en détention arbitraire dans les locaux secrets de la Gendarmerie Nationale. Jules Tansang d’expression francophone lui aussi, activiste et encore sur le terrain d’opération, présenté comme un leader de la cause lors des manifestations du 1 Octobre dernier rappelle que le jeune Hatif «  était un idéaliste de la cause anglophone. »

Que sont devenus ces activistes, ou se trouvent-ils ? Nul ne saurait le dire ! Entre temps la violence s’intensifie dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun.

Arielle MAGOUM

 

 

 

 

 

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