Tanzanie: le candidat du parti au pouvoir toujours en tête après un 2e décompte des voix

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Le candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle en TANZANITanzanie devançait mercredi ses adversaires après un deuxième décompte des voix dans environ la moitié des circonscriptions, les résultats définitifs étant toujours attendus jeudi.

L’opposition conteste déjà ces résultats, accusant le pouvoir, la Commission électorale nationale (NEC) et la police d’orchestrer des fraudes.

Avec 2.461.771 voix (56,51% des suffrages exprimés), John Magufuli, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, devançait son principal adversaire Edward Lowassa, qui totalisait 1.764.785 voix (41,67%), après un décompte portant sur 133 des 264 circonscriptions, selon des résultats annoncés mardi soir par la NEC.

John Magufuli, actuel ministre des Travaux publics, et Edward Lowassa, Premier ministre de 2005 à 2008 qui avait dû démissionner pour son implication dans un scandale de corruption, sont les deux favoris de l’élection présidentielle.

Ils briguent la succession de l’actuel chef de l’Etat Jakaya Kikwete qui, conformément à la Constitution, ne se représentait pas à l’issue de son second mandat.

M. Lowassa, qui a fait défection du CCM cet été pour rejoindre le Chadema (Parti pour la démocratie et le développement), le principal parti d’opposition, espère offrir au pays sa première alternance depuis son indépendance en 1961.

Freeman Mbowe, président du Chadema et chef de l’Ukawa, la coalition de partis de l’opposition qui soutiennent la candidature de M. Lowassa, a accusé mardi soir le parti au pouvoir de truquer les résultats, avec l’aide de la commission électorale et de la police.

Les observateurs de l’Union européenne ont salué le bon déroulement des élections, mais ont aussi regretté le « manque de transparence » de la NEC.

Quelque 23 millions d’électeurs sur 52 millions d’habitants étaient inscrits sur les listes électorales pour les élections générales – présidentielle, législatives et locales – de dimanche.

Huit ministres, secrétaires d’Etat ou poids lourds du CCM ont déjà perdu leur siège au Parlement au profit de l’opposition, qui contrôle désormais les deux principales provinces touristiques du nord – Arusha et Kilimandjaro – ainsi que la capitale économique Dar es Salaam.

Même si les élections se sont déroulées globalement dans le calme, la police a utilisé à plusieurs reprises depuis dimanche soir canons à eau et gaz lacrymogènes pour disperser des jeunes de l’opposition massés autour des bureaux de vote pour dénoncer les retards dans la proclamation des résultats.

La tension était encore plus palpable sur l’archipel semi-autonome de Zanzibar, dans l’Océan Indien, qui devait désigner son propre président et ses députés, le principal parti d’opposition ayant revendiqué la victoire dès lundi. Aucune annonce officielle de résultats n’a encore eu lieu.

Les forces de sécurité ont momentanément encerclé mardi après-midi le principal centre de décompte des bulletins de vote de l’archipel, empêchant pendant plusieurs heures les gens d’y entrer ou d’en sortir.

AFP