DR SIMON PIERRE MFOMO « ŒUVRER AU SUCCES DU DIALOGUE, C’EST RESTER DANS LA LETTRE ET L’ESPRIT DE SON INITIATEUR. »

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Oui, œuvrer au succès du dialogue, c’est rester dans la lettre et l’esprit de son initiateur,

A propos de la convocation du grand dialogue national par le Chef de l’Etat Cameroun.

En 1937, Charles Maurras soutenait que : « il n’est pas une idée née d’un esprit humain qui n’ait fait couler du sang sur la terre ».

Cet enseignement de l’histoire française, prend une vérité dramatique au Cameroun où, depuis quelques années déjà, après une longue période de paix et de progrès, qui nous semblait durer toujours, notre cher et beau pays, voit son unité contestée, et sa marche vers l’émergence, plombée.

A qui la faute, me demanderiez-vous ? Sans la moindre hésitation, j’imputerais la responsabilité de ce recul aux effets  désastreux, à la fois, d’une part, aux BokoHaram qui ont tenté, sans succès, d’imposer leur idéologie islamiste, à un pays qui reste un modèle de cohabitation harmonieuse entre des religions et des philosophies diverses ; d’autre part, à des compatriotes fanatisés aux cœurs égarés, « principalement inspirés de l’étranger »,  lesquels ont « récupéré » et « dévoyé », les revendications originelles des avocats et enseignants d’expression anglaise, pour les transformer en projet sécessionniste, ayant pour objectif, la partition de notre pays, ainsi que l’a relevé le Président Paul Biya dans son discours à la Nation du 10 Septembre 2019. Discours méritant de figurer dans l’anthologie des meilleurs discours de Chef d’Etat.

En effet, les activistes extraterritoriaux sus-évoqués, inscrits dans la logique de la mondialisation, mènent une guerre contre l’espace, contre le local, contre tout ce qui devrait être un pouvoir politique reposant sur l’Etat de droit et la démocratie que défend corps et âme, le Président de la République, Son Excellence, monsieur Paul Biya.

A titre d’illustration, ils demandent, que l’Etat arrête les poursuites judiciaires engagées contre ceux qui ont tué, pillé, violé, appelé à l’insurrection, cassé, volé, brûlé etc. Ils refusent de se soumettre au verdict des urnes proclamé par la Cour Constitutionnelle.

« ils demandent, que l’Etat arrête les poursuites judiciaires engagées contre ceux qui ont tué, pillé, violé, appelé à l’insurrection, cassé, volé, brûlé »

            Or, le triomphe d’une telle imposition consacrerait la mort de la communauté politique. Dans la mesure où les significations ne seraient plus élaborées en commun mais, par une classe  hors sol qui dépossèderait les locaux (les Issa Tchiroma, Elimbi Lobé, Joshua Osih, Bello BoubaMaïgari, Ni John FruNdi, Cabal Libi, Célestin Bedzigui, Owona Nguini, Messanga Nyamding, Garga Haman, Ekindi, Kah Walla Edith, Ekane Anicet, Jean Paul Nana, Momo Jean De Dieu, Paul Atanga Nji, Jacques Fame Ndongo, Grégoire Owona, Ibrahim Mbombo Njoya, François Ebele Obam, et j’en oublie) de leur initiative politique et, de leur capacité même à donner du sens à leur intégration dans notre communauté.

Cette imposition sonnerait sans doute, le glas d’un attachement à notre territoire, attachement qui implique une forme de limite pratique et concrète, aux possibilités théoriques d’exploitation illimitée de nos richesses. Etant donné que leurs maîtres étrangers qui, avant tout, cherchent à échapper à leurs responsabilités, ne se préoccupent guère des effets  que leur soif du gain, peut provoquer sur les territoires qu’ils veulent sauvagement exploiter, effets humains, sociaux, économiques, écologiques…

Le Cameroun qui serait  ainsi liquéfié par les désirs littéralement  hors sol des acteurs extraterritoriaux appuyés par leurs maîtres, deviendrait alors, un pays aux horizons bouchés, un champ de ruines et de désolation. Puisque, ainsi que le disait Léon Blum à propos des doctrines nazie (Allemagne), fascistes (Italie et Espagne), qu’il considérait comme des barbaries totalitaires :,« les poisons sont quelques fois des remèdes, mais certains poisons ne sont pourtant que des poisons ».

Ainsi en est-il de ces menées sécessionnistes, séparatistes, irrédentistes, tribalistes, qui ont poussé des acteurs extraterritoriaux, comme l’a dit le Chef de l’Etat dans le discours sus-évoqué : « à constituer et financer des groupes armés qui, ont causé un lourd préjudice aux populations du Nord-ouest et du Sud-ouest. « Le monde entier a été témoin des atrocités commises par ces groupes armés : mutilations, décapitations, assassinats des éléments des forces de défense et de sécurité, des autorités administratives et des civils sans défense, destruction des infrastructures et édifices publics,, incendie des écoles, des hôpitaux etc. ».

            Face à l’horreur meurtrière et destructive de la première guerre mondiale, Paul Valéry, angoissé, a poussé ce cri d’alarme : « Nous autres civilisations nous savons déjà que nous sommes mortelles ».

C’est ce cri d’alarme qu’a poussé, dans un ton pourtant créateur d’espérance, le Président Biya dans sa dernière adresse à « ses chers compatriotes », que nous sommes tous.

C’est vrai, l’histoire permet d’observer, que les nations, comme les hommes, meurent d’imperceptibles impolitesses, à l’instar de ce manque de prudence et de discrétion, dans les actes et dans les propos, affiché par les idéologues de la partition du Cameroun, et ceux de la revendication tribalisée de la pseudo « victoire électorale volée ».

Mais c’est à leur façon d’éternuer ou d’éculer leurs talons, que se reconnaissent les peuples condamnés.

Pour le moment, à cause de la crise dite anglophone, le bateau Cameroun tangue, mais est loin de couler. Notamment, parce que son capitaine, grand homme d’Etat et patriote irréductible, ayant entre autres,  une vision futuriste pour le Cameroun, un sens élevé du devoir et de l’anticipation, une confiance totale à ses compatriotes qu’il connait et aime bien,(au point de les convoquer avec affection 11 fois dans son discours par ces mots : « mes chers compatriotes »), une profonde connaissance des problèmes de notre pays et des convoitises qu’il suscite, une maitrise parfaite de la géo-politique…

La communauté nationale tout entière fonde de grands espoirs sur les assises que je viens d’annoncer. Elle espère y voir l’opportunité pour nos frères et sœurs du Nord-ouest de tourner cette page particulièrement douloureuse, d’oublier leurs souffrances et de retrouver une vie normale

Assurément, Paul Biya croit fortement au Cameroun et aux Camerounais, dont il connait les faiblesses et les forces, notamment dans des situations où notre destinée de pays émergent, de puissance sous-régionale, risque d’être mise en cause.

Ce risque est pourtant patent dans cette crise dite anglophone, construite sur l’intox présentant nos compatriotes anglophones, comme des « victimes »,de la « marginalisation », du « génocide », crise dont les statistiques comptent par milliers, les victimes de ce terrorisme séparatiste qui a véritablement pris en otage, les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Voilà pourquoi, le Président de la République, Chef de l’Etat, a décidé, « dans le cadre de notre constitution », « de convoquer un grand dialogue », dont les enjeux sont définis par celui qui, en conformité avec notre loi fondamentale, définit la politique nationale. Lisons plutôt ces extraits du discours présidentiel. « La communauté nationale tout entière fonde de grands espoirs sur les assises que je viens d’annoncer. Elle espère y voir l’opportunité pour nos frères et sœurs du Nord-ouest de tourner cette page particulièrement douloureuse, d’oublier leurs souffrances et de retrouver une vie normale. Elle espère également voir notre pays poursuivre résolument sa marche vers le progrès, grâce à une réflexion féconde sur les voies et moyens de créer les conditions  d’une exploitation optimale des ressources naturelles (elles qui nous valent ces ingérences des prédateurs étrangers qui nous endeuillent) et du formidable potentiel humain que recèle notre pays. Nous  devons donc tous œuvrer à leur succès ».

Oui, œuvrer au succès du dialogue, c’est rester dans la lettre et l’esprit de son initiateur, de peur que ledit dialogue ne se transforme : soit en grande récréation nationale, soit en foire d’empoigne aux objectifs politiciens personnels. Nous devons, par voie de conséquence, y briller par des propositions positives, constructives, visant à permettre au Cameroun de poursuivre sa route vers l’émergence. Lesquelles propositions seront soumises, dans la logique constitutionnelle, à l’arbitrage du seul élu du peuple camerounais tout entier. Etant donné que le dialogue national, n’est ni la conférence nationale souveraine assimilée au coup d’Etat civil, qui cherche à plier les institutions existantes à ses exigences ; ni l’assemblée constituante chargée d’écrire une nouvelle constitution ou une partie de la constitution existante.

En tout état de cause, la récente et très importante communication du Chef de l’Etat, a dévoilé une fois encore :

voici son style:le refus systématique de la gouvernance solitaire, au profit de la gouvernance participative, l’ouverture permanente au dialogue, le respect scrupuleux de l’état de droit et de la démocratie, le refus du Cameroun anomique

Un homme : le Président Paul Biya

Un style : le refus systématique de la gouvernance solitaire, au profit de la gouvernance participative, l’ouverture permanente au dialogue, le respect scrupuleux de l’état de droit et de la démocratie, le refus du Cameroun anomique.

Des messages : rechercher la satisfaction des aspirations profondes des populations du Cameroun, le rétablissement de la paix et de la sécurité des hommes et des biens ; consolider l’unité nationale ; permettre à notre pays de poursuivre son chemin vers l’émergence. Exercice fort réussi, si l’on considère l’adhésion massive des Camerounais à la méthode Paul Biya et à son discours.

Répondons donc massivement, par une réflexion féconde, des initiatives hardies, à l’appel du cœur de notre Grand Leader, pour faire du dialogue national dans l’histoire de notre pays, un événement fécondant.

Lisons pour cela le Président de la République : « Nous avons prouvé que lorsque nous sommes unis, il n’y a pas de difficulté que nous ne puissions surmonter, d’obstacle que nous ne puissions franchir. Nous l’avons prouvé hier. Nous le prouverons encore aujourd’hui et demain. L’avenir de nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest se trouve au sein de notre République ».

Non point entre les mains des prédateurs pétroliers. D’où qu’ils viennent.

Dr Simon Pierre Mfomo, politologue