La session de formation a réuni du 27 au 29 mai 2025 les journalistes et les membres de la HAMA, et s’est focalisée essentiellement sur les aspects théoriques et pratiques de la législation des médias au Tchad.
Pendant trois jours, selon la note conceptuelle intitulée : « Atelier de renforcement des capacités des journalistes et des membres de la HAMA sur le cadre législatif et réglementaire des médias au Tchad », cette session de formation, initiative du Projet d’Appui au Parlement et au Processus Electoral (PAPPE), a bénéficié du financement de l’Union Européenne et de la mise en œuvre du Centre européen d’appui électoral (ECES). C’est à Madjuguène Thiam, la coordinatrice du PAPPE qu’est revenu l’honneur de prononcer le mot de bienvenue à l’endroit des participants de cette activité.
Affirmant que les journalistes ont un devoir d’enquête et de dénonciation, elle n’a pas manqué de leur indiquer leurs responsabilités au sein d’une société moderne en ce temps de globalisation : « Le rôle des médias dans la bonne gouvernance consiste à informer, sensibiliser, éduquer, veiller et alerter »
Renforcer les capacités des Directeurs ou des Rédacteurs en chef
« Il s’agit de renforcer les capacités des directeurs ou rédacteurs en chef avec les connaissances sur le cadre législatif et réglementaire des médias, à travers différentes thématiques : les conditions de création, de publication et de financement des médias ; la régulation et l’autorégulation des médias », tel est ainsi défini par ses concepteurs, l’objectif général de cette activité qui a réuni une trentaine de personnes.
A cela donc, s’ajoutent des objectifs spécifiques, notamment : l’amélioration de la gouvernance inclusive et de la transparence de manière structurelle, avec une attention spéciale aux aspects genre ; le renforcement du Parlement post-transition du Tchad pour rendre la gouvernance du pays plus transparente, inclusive et efficace, et permettre l’exercice effectif des fonctions de contrôle de l’exécutif de la part de l’organe législatif ; le décorticage et l’explication des lois qui encadrent les médias au Tchad ; la familiarité des participants avec les règles éthiques et déontologiques du journalisme ; l’amélioration des connaissances et compétences des participants en matière d’infractions de presse.
Comme dans d’autres pays du monde, le paysage médiatique du Tchad comprend : la presse audiovisuelle (TV et Radio), la presse écrite et la presse en ligne ; c’est-à-dire toutes les composantes de la presse moderne. Tous ces organes de presse se scindent en deux entités : la presse à capitaux publics et la presse privée.
Les médias du service public sont : l’ONAMA, la RNT, la Télévision nationale tchadienne (TVT) et de 25 stations provinciales. Huit chaines de télévision, 30 journaux imprimés dont 5 en langue arabe, 78 radios et 73 médias en ligne, sont détenus par les particuliers et forment le secteur privé des médias du Tchad.
La HAMA (Haute autorité des médias et de l’audiovisuel) est une « autorité administrative qui garantit la liberté d’information et de communication au Tchad, oriente son travail sur l’accompagnement, l’encadrement et la sensibilisation de ces médias » il faut convenir également que l’une des missions de la HAMA est d’encourager l’excellence professionnelle des journalistes et des entreprises de presse écrite, en ligne et audiovisuelle, en particulier par la formation professionnelle »
Des sanctions visant à professionnaliser les journalistes
A la fin des travaux, à en croire les participants, ils ont compris et maitrisé les conditions de création, de publication et de financement des médias et surtout le paysage médiatique ; ils ont également compris la régulation et l’autorégulation des médias. Le statut du journaliste et l’exercice de l’activité de journalisme, notamment la qualification selon la loi, la carte d’identité du journaliste professionnel et ses avantages, les relations avec le média employeur, la clause de conscience, l’accès aux sources d’information, le droit de réponse et le droit de rectification, ont constitué les autres rudiments du métier appris au cours de cette activité.
L’assimilation des règles éthiques et déontologiques qui évoque la responsabilité du journaliste a été un point largement apprécié par les apprenants. Enfin, les derniers points abordés étaient : cerner les infractions de presse ou encore vulgariser la gestion des contentieux par la HAMA.
En ce qui concerne les contentieux de la HAMA, suite à des infractions de presse, l’autorité de régulation a énuméré les différentes sanctions infligées aux médias. Elles vont d’une mise en demeure jusqu’à la suspension totale et le retrait de la fréquence, en passant par l’interdiction d’exercer la profession pendant 12 mois, la suspension (un jour, deux jours, trois jours…un mois, trois mois…), l’injonction de publier un droit de réponse, et la suspension de parution d’un article.
La HAMA justifie naturellement ces sanctions comme étant une manière de rappeler à l’ordre les journalistes, de les responsabiliser et de les professionnaliser davantage. Il est sans ignorer, et non inutile de préciser très souvent qu’il y a en permanence un dialogue de sourds entre la HAMA et les professionnels des médias au Tchad.
Serge HENGOUP