Les experts de la CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurances) se sont réunis à N’Djamena du 8 au 19 septembre 2025. Ils ont examiné divers points qui seront soumis à la décision des ministres des Etats membres le 8 octobre prochain, à Malabo en Guinée Equatoriale.
« La CIMA est un exemple unique d’intégration de la régulation et de la supervision de l’industrie des assurances regroupant 14 pays d’Afrique de l’ouest et du centre. Cette intégration permet à des entreprises d’assurance de dupliquer facilement d’un État membre à l’autre les exemples de réussites et les bonnes pratiques.
Sa mission est de travailler au développement sain et harmonieux de l’industrie des assurances en assurant la protection des assurés et bénéficiaires de contrats et la stabilité financière des économies. ». C’est ainsi qu’est substantiellement présenté par son Secrétaire général Blaise Abel Ezo’o Engolo l’organisme panafricain créé à l’aube des indépendances par quelques pays du continent.
Celui qui dirige la Conférence interafricaine des marchés d’assurances depuis 2021, souligne que le « taux annuel moyen de croissance se situe à 9% » ; et ceci s’explique par le fait que « les placements réalisés par les assureurs dans les économies des différents États membres se chiffrent à 2.073 milliards de F CFA en 2017 pour 1.830 milliards de F CFA de provisions techniques ». Certainement une aubaine pour les finances des pays membres !
La CICA est devenue CIMA en 1992
Fondée le 27 juillet 1962 sous l’appellation CICA, à travers la signature de la convention portant création de la Conférence Internationale des Contrôles d’Assurances par 13 Etats (Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Madagascar et France), l’organisation a connu des mutations majeures tout au long de son évolution.
Notamment le transfert de son siège de Paris à Libreville au Gabon en 1976 ; ou encore la signature d’un Traité le 10 juillet 1992 « instituant une organisation intégrée de l’Industrie des Assurances dans les Etats africains avec comme organisme communautaire la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances en abrégé CIMA, à Yaoundé au Cameroun » ; et enfin l’entrée en vigueur le 20 avril 1994 du Traité CIMA qui prévoit l’adhésion de tout autre Etat africain qui le désire. A ce jour, la CIMA anciennement appelée CICA, compte 14 Etats membres.
Ont pris part aux travaux de N’Djamena, sous la présidence de Alaye Karembe, expert pour la République du Mali, les experts du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, de la République Centrafricaine, de la Guinée Bissau, de la Guinée Equatoriale, du Congo, Niger, Sénégal, Togo, Tchad.
Quelques organismes associés à la CIMA, à l’instar de la FANAF (Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines) et l’IIA (Institut International des Assurances) étaient également représentés ; en plus du Secrétaire général de la CIMA, et ses deux adjoints : Adolphe Ouédraogo et Mamadou Traoré.
Les points les plus importants de l’ordre du jour de ces assises étaient notamment : l’adoption du compte-rendu des travaux du conseil des ministres du 10 juillet 2025 à Lomé au Togo ; l’examen de l’état de mise en œuvre des décisions et recommandations du Conseil des ministres ; l’examen du rapport d’activités du SG de la CIMA pour la période du 1er janvier au 31 juillet 2025 ; l’examen du rapport du SG de la CIMA sur les activités de la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) pour la période du 1er janvier au 31 juillet 2025 ; l’examen du programme d’actions du SG de la CIMA au titre de l’exercice 2026 ; l’examen et l’approbation des projets de budget, du fonds de réserve et du fonds séquestre, exercice 2026 ; l’examen des notes à caractère administratif et financier (amélioration de la prise en charge du personnel administratif et technique à statut diplomatique : revalorisation de l’indemnité de logement et octroi d’indemnité de logement, amélioration de la prise en charge du Président de la CRCA : revalorisation des indemnités de représentation et de fin de mandat, note sur les actions ICADE et ouverture du compte bancaire en Afrique de l’Ouest) ; la réorganisation organique et fonctionnelle (note sur la révision du Règlement intérieur du Conseil des ministres, note sur la révision du Règlement intérieur du Comité des experts) ; l’examen de dossiers de recours (note sur le recours de la situation de la société SOMAVIE de Côte d’Ivoire) ; l’examen des notes techniques (note sur le projet de modification du livre V du Code des assurances relatifs aux intermédiaires d’assurances, note sur la révision de l’article 329 du Code des assurances relatifs à l’agrément des dirigeants d’entreprise d’assurances) ; la nomination des personnalités dans les organes de la CIMA ; le compte-rendu des réunions des Comités de stabilité financière et le compte-rendu du projet CIMA-AFD. Les experts ont également planché sur l’élaboration d’un projet d’ordre du jour du prochain Conseil des ministres des assurances.
Prochaine réunion des ministres de la CIMA à Malabo
La CIMA compte plusieurs organes annexes dont l’IIA (qui a tenu une session ordinaire de son Conseil d’administration en marge des travaux, le 15 septembre, assortie de l’élection de son Directeur administratif et financier), la FANAF, la CRCA.
La dernière réunion des ministres des Etats membres de la CIMA a eu lieu le 10 juillet 2025 à Lomé au Togo. Au cours de ladite réunion, les membres du gouvernement en charge du secteur des assurances, avaient examiné et adopté le compte rendu de la réunion du Comité des experts, tenue du 19 au 31 mai à Dakar au Sénégal.
C’est dire à quel point la réunion du Comité des experts est fondamentalement importante et essentielle dans le fonctionnement de la CIMA. En marge de la réunion de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), aura lieu le 8 octobre à Malabo, la prochaine réunion des ministres de la Conférence interafricaine du marché d’assurances.
Serge HENGOUP