La cohésion sociale est au cœur des activités des organisations de la société civile (OSC) au Tchad. Plusieurs d’entre elles ont pris à branle-le-corps l’engagement de jouer leur partition dans la (ré)construction de la nation tchadienne. Pour ce faire, aucun effort n’est pas ménagé dans l’organisation des ateliers, séminaires ou encore focus groupe afin de toucher toutes les couches de la population en les impliquant à œuvrer pour la cohésion sociale qui, si elle est concrètement appliquée, mènera la République du Tchad sur la voie d’un développement durable.
Parmi ces OSC dont le leitmotiv est la promotion de la cohésion sociale, figure en bonne place le REJEFFT (Réseau des jeunes femmes et filles leaders au Tchad). Situé dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena, cette association dont la vision est la participation effective des jeunes femmes et filles dans le processus de paix, sécurité et développement, a organisé une activité de focus groupe à son siège le 25 juillet 2025 sous le thème « Participation citoyenne et cohésion sociale : quels rôles pour les acteurs locaux et la société civile dans la prévention des conflits et la consolidation du vivre-ensemble ?
Activité du projet ACTE (Appui aux Acteurs Citoyens Tchadiens et aux Elections)
Cette rencontre a réuni diverses composantes du territoire communal : élus locaux, chefs de quartiers, chefs de carré, conducteurs de mototaxi, étudiants, enseignants, jeunes femmes leaders et filles-mères, personnes vivant avec un handicap etc. L’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), le partenaire technique de l’activité a été représenté par sa chargée de programmes, Grace Isselé. Elle a remercié l’Union européenne qui a apporté un appui financier pour l’organisation de cette rencontre qui entre dans le cadre du projet ACTE (Appui aux Acteurs Citoyens Tchadiens et aux élections).
A la suite de deux exposés sur le cadre conceptuel de la cohésion sociale et dynamiques locales de paix (présenté par Rachel Menodji), et sur le rôle des acteurs locaux et OSC dans la prévention des conflits (présenté par la coordinatrice du REJEFFT, Nanette Pekou), les participants ont été scindés en trois groupes de travail afin de réfléchir sur l’identification des facteurs favorables/défavorables à la cohésion sociale. Une fois l’identification terminée, ils ont ensuite planché sur les propositions d’actions concrètes. La synthèse de leurs réflexions donne comme actions concrètes à mener d’abord au sein de la famille, la sensibilisation des enfants par l’éducation sur le concept de la cohésion sociale qui passe par le respect de la différence, la tolérance et le respect dû aux aînés. Au-delà du cadre restreint de la famille, d’autres actions au niveau communal consistent à mettre en place un cadre de dialogue entre les jeunes, d’accentuer la promotion de la paix ; la promotion de la justice pour tous ; de sensibiliser les jeunes sur la gestion des conflits ; d’apprendre à intégrer le concept de pardon dans les habitudes de tout un chacun ; d’intensifier la lutte contre les inégalités sociales ; de promouvoir la formation des leaders en cas de conflits ; de vulgariser les séminaires de renforcement des capacités des leaders locaux ; de favoriser le dialogue communautaire ; de permettre la création d’un cadre de concertation communale.
La commune du 7e arrondissement a été représentée à cette activité par le chef de service coopération, Ousmane Breme. A la fin des travaux, il a souligné que la « mairie est disponible à accompagner toutes les actions citoyennes des organisations de la société civile, en vue d’une véritable cohésion sociale au sein du territoire communal ».
Serge HENGOUP