LA SYRIE DEPUIS SEPT ANS VIT L’ENFER. CETTE GUERRE CIVILE INTERNATIONALISÉE SEMBLE ÊTRE ALIMENTÉE PAR LE JEU CYNIQUE DES GRANDES PUISSANCES ET DES PAYS DE LA RÉGION. MOHAMAD IZZAT KHATAB, PRÉSIDENT DE L’ONG LA SYRIE POUR TOUS APPELLE L’ONU, LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET TOUS ACTEURS IMPLIQUÉS DE PRÈS OU DE LOIN DANS LE CONFLIT À METTRE EN OEUVRE LE PLAN KHATAB.
« Qui connaît l’histoire de mon pays? Que savent-ils des ressorts politiques, économiques et idéologiques de la Syrie? » interroge Mohamad Izzat Khatab, syrien de 49 ans résidant en France et père du Plan Khatab, une étude qui vise à pacifier et reconstuire la Syrie dont l’économie est exsangue depuis l’éclatement de ce conflit. Le Plan Khatab « horizon 2021 » comporte plus de 50 mesures et actions touchant à la fois les investissements, les infrastructures, la formation professionnelle et la recherche. Le champ d’application du Plan Khatab est très vaste ; cependant 5 points clefs en encadrent la rationalité générale.
« Le Plan Khatab, plus qu’un plan d’aide financière destinée à la Syrie, est une solution à la crise que traverse mon pays compte tenue de l’urgence de la situation sur place, des répercussions sur l’ensemble de la région et de l’exode massive qui s’en suit » martèle Mohamad Izzat Khatab. « La mise en application de ce programme de sauvetage dépend du courage et de la volonté des acteurs » ajoute t-il. Au total, le Plan Khatab représente un budget de 350 milliards de dollars incluant la fortune personnelle de Monsieur Khatab, capital créateur d »un effet levier » sans précédent. « Les récentes et dernières initiatives diplomatiques montrent les progrès accomplis mais cela reflète aussi que le chemin est encore long. Or, il est question de vies humaines et n’y a plus de temps à perdre »rappelle Mohamad Izzat Khatab tandis que certains politiciens comparent déjà le Plan Khatab à un Plan Marshall pour la Syrie.
L’aboutissement du Plan Khatab soulève une multitude de questions: quel processus exige-t-il ? Quelles sont les mesures et les actions concrètes à entreprendre ?
Première étape. Alors que le conflit est à l’aube de sa huitième année, le Plan Khatab a pour priorité de faire cesser les combats et les bombardements. Les nombreuses négociations engagées à Genève sous l’impulsion de l’envoyé spécial de l’ONU, Steffan de Mistura n’ont pas permis d’avancer. Le vendredi 7 septembre, à Téhéran, les discussions trilatérales (Turquie, Iran, Russie) se sont soldées par un échec. Mardi 11 septembre, une énième rencontre a eut lieu avec pour thème la province syrienne d’Idlib, située dans le nord-ouest syrien, où l’ONU craint « la pire catastrophe humanitaire » du siècle. Mohamad Izzat Khatab rappelle qu’aucune négociation ne peut aboutir tant que des bombardements retentissent sur le territoire syrien en provoquant des centaines de morts. « 350 000 disparus, dont 20 000 enfants. 5,6 millions de déplacés et 13 000 réfugiés de retour en Syrie au cours des six premiers mois de l’année 2018 » insiste-t-il.
Deuxième étape : reconstruction de toutes les infrastructures sur la base d’un réel cessez-le-feu impliquant des garanties de non-bombardement. Pour l’heure, des dommages causés par la guerre s’élèvent à 226 milliards de dollars d’après la Banque mondiale (rapport 2017). Le Plan Khatab stipule que la reconstruction débutera en priorité par les logements (entièrement ou partiellement détruits par la guerre, soit environ 30%), par les hôpitaux, et les établissements scolaires (écoles, collèges, universités). Le Plan Khatab précise également que toutes les constructions respecteront les nouvelles normes environnementales mondiales.
Troisième étape : le rapatriement par étape de tous les réfugiés volontaires qu’ils soient alaouites, chiites, sunnites, ou chrétiens. Le Plan précise que les rapatriés incapables de réintégrer leur maison, de prouver qu’ils en sont propriétaires faute de titre de propriétés conservés seront relogés gracieusement dans les nouvelles constructions réalisées par le Plan Khatab. Chaque syriens, de retour sur la base du volontariat dans son pays, se verra attribuer une allocation de 1000 euros (500 000 livres syriennes) et de 2000 (1 million de livres syriennes) pour les veuves et les orphelins. Aussi, chaque rapatrié aura signé un engagement de réconciliation nationale pour assurer une paix durable avant son rapatriement financé par le Plan Khatab.
Quatrième étape : Processus électoral démocratique sous l’égide de l’ONU et avec la présence d’observateurs internationaux. Pour autant, le Plan Khatab souligne que seul le peuple syrien aura légitimité à choisir la voix de son avenir.
Cinquième étape : Créer de l’emploi pour éviter la bascule dans la criminalité ou la radicalisation et s’assurer d’une scolarisation totale de la jeunesse syrienne. Mohamad Izzat Khatab précise que « l’éducation est le ciment d’une nation » et « la reconstruction de la Syrie se fera par des mains syriennes. »
Mohamad Izzat Khatab réaffirme que le Plan Khatab est applicable immédiatement et qu’outre la volonté structurée de reconstruire la Syrie et d’assurer une paix pérenne, ce plan vise aussi à éradiquer le terrorisme et lutter contre ses ravages. Il faut savoir que Monsieur Khatab oeuvre déjà via l’ONG La Syrie pour tous à apporter des aides individuelles d’urgence aux syriens réfugiés au Liban, en Turquie, en Syrie, en Jordanie et en Europe.