Les échanges entre la Russie et l’Afrique ont bien atteint 20 milliards $, mais avec un excédent de 14,5 milliards $ en faveur de Moscou…

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Evoquant le voyage du président mozambicain en Russie, l’agence de presse russe Tass a souligné qu’en 2018, les échanges entre l’Afrique et Moscou, se sont élevés à 20 milliards $.

Il est toutefois intéressant de préciser que si la Russie a vendu à l’Afrique pour 17,4 milliards $, elle ne lui a acheté que pour 3 milliards $, dégageant ainsi un très confortable excédent commercial de 14,5 milliards.

Pour comparaison, sur la même année, dans un volume d’échanges de près de 200 milliards $ entre l’Afrique et Chine, Pékin a réalisé un excédent commercial de seulement 6 milliards $.

Alors que les observateurs continuent encore d’analyser le retour en force de la Russie en Afrique, ces chiffres des échanges commerciaux internationaux, publiés par l’International Trade Center, montrent que le pays de Vladimir Poutine tire, avant tout, un profit substantiel de ses relations avec l’Afrique.

La configuration des exportations russes vers le continent noir fait ressortir la place prépondérante qu’occupent les armes. Sur le site de l’International Trade Center, on parle de « produits non définis », d’une valeur de 5,4 milliards $. Mais il faut partir sur la plateforme des données de l’Institut International de Stockholm sur la Recherche pour la Paix (SIPRI), pour découvrir que l’ex-URSS a, en 2018, vendu pour un peu plus de 1,2 milliard $ d’armes à l’Algérie, son traditionnel client militaire, et pour 3,2 milliards à l’Egypte. S’ajoute à cela 1 milliard $ supplémentaire qui semble être lié aux services de sécurité que des sociétés russes vendent dans divers pays africains.

A côté des armes, d’autres produits russes sont progressivement en train de gagner du terrain. Les ventes de blé ont quasiment doublé en seulement trois ans, passant de 2 milliards $ d’exportations en 2016, à un peu plus de 4 milliards $ à la fin 2018. Une autre ligne de produits russes dont les ventes ont progressé en Afrique, est celle des produits d’hydrocarbures (bitumes et autres). Leurs ventes ont triplé, passant de 800 millions $ à un peu plus de 3 milliards $.

Le retour de la Russie en Afrique, bien que peu compris, est pour le moment un choix économique positif pour le président Vladimir Poutine qui, dans sa nouvelle bataille pour le rayonnement de son pays, est devenu le premier gagnant des partenaires commerciaux bilatéraux africains.

Le leader russe a convié des leaders du continent à un sommet qui aura lieu à Sotchi au mois d’octobre prochain. Une rencontre qui devrait se tenir alors que la Chine n’impressionne plus autant, l’Occident tergiverse dans son soutien, le Japon y va à petit pas et l’Inde peine à sortir de sa position.

L’autre inconnue de cette nouvelle page d’histoire entre russes et africains, c’est la stratégie que l’Afrique compte adopter face à « cet ami retrouvé« . Même si des vents de démocratie ont soufflé sur le continent, certains dirigeants contestés par leurs populations, peuvent trouver en la Russie un partenaire très compétent en matière de sécurité.

Par ailleurs, les dirigeants africains commencent à comprendre que la « grande gentillesse » chinoise peut présenter quelques risques, et choisissent de s’ouvrir à de nouvelles alternatives.

Source:Ecofin