Les Comores intégreront la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) en août, a annoncé lundi le chef de leur diplomatie en expliquant que son gouvernement voulait s’ouvrir aux pays anglophones de la région.
« Nous souhaitons ouvrir les Comores », ancienne colonie française, « aux pays anglophones de la région », notamment la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, a dit Mohamed Elamine Souef.
« Ce sont des pays avec lesquels nous avons des relations déjà anciennes, mais où les Comoriens se rendent de plus en plus pour affaires ou pour se soigner », a ajouté le ministre lors d’une rencontre avec la presse à Moroni.
Les Comores, archipel pauvre de l’océan Indien, sont déjà membres du Marché commun de l’Afrique de l’Est et Australe (Comesa). Elles seront admises en août dans la SADC, une organisation « dont la plupart des pays membres sont majoritairement anglophones », a-t-il dit.
La SADC regroupe actuellement quinze pays: Afrique du Sud, Angola, Botswana, République démocratique du Congo (RDC), Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Swaziland, Seychelles, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.
La SADC a confirmé lundi à l’AFP que les Comores rejoindraient officiellement l’organisation en août. Cette décision avait été approuvée lors d’un sommet de l’organisation en août 2017, a ajouté une porte-parole, Barbara Lopi.
Mohamed Elamine Souef a tenu à préciser que l’intégration des Comores n’était pas liée au conflit qui oppose Moroni à Paris sur la question de l’île de Mayotte, un département français revendiqué par l’Union des Comores.
« La relation » des Comores avec la France, puissance coloniale jusqu’en 1975, « n’est en rien comparable avec celle des autres pays », a-t-il dit. « Avec la France, nous partageons beaucoup de choses en commun. Avec la France nous n’avons qu’une seule divergence, la question de Mayotte », a assuré le ministre.
Les relations entre Paris et Moroni se tendent régulièrement à cause de la crise migratoire à Mayotte.
Depuis mars dernier, Moroni refuse de réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière expulsés de Mayotte, située à quelques dizaines de kilomètres de son territoire. En rétorsion, Paris a gelé la délivrance de visas pour tous les ressortissants comoriens désirant se rendre en France.
« Les négociations avec la France se poursuivent, avec des contacts réguliers, a assuré Mohamed Elamine Souef.
« La France défend ses intérêts, nous défendons les nôtres, c’est un processus assez long. L’important, c’est que le contact n’est pas rompu », a-t-il conclu.