Le Kenya révise à la baisse ses perspectives de croissance économique à 5,5% dans un contexte politico-économique tendu

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Le gouvernement kényan a revu à la baisse ses perspectives de croissance économique à 5,5% contre une prévision initiale de 5,9%, a annoncé ce vendredi un haut responsable du Trésor, cité par l’agence Reuters. Cette révision baissière est surtout due à la sècheresse ayant frappé le pays au premier semestre 2017 qui n’a pas été sans conséquence sur les récoltes.

L’annonce intervient alors que le pays traverse une incertitude politique qui a plombé le secteur privé au mois d’août. Si les marchés financiers ont repris de plus belle, après un spasme passager à l’annulation du scrutin présidentiel par la cour suprême pour cause d’irrégularités, les chiffres montrent que l’activité du secteur privé continue sur une tendance baissière et ce, depuis fin mai. Les tensions politiques élevées et le manque d’accès au crédit pour les entreprises et ménages ont empiété sur la performance du secteur.

Le resserrement du crédit a été surtout aggravé par le plafonnement des taux de prêts bancaires imposé par la Banque centrale. Une décision peu accommodante pour les banques commerciales qui, déjà en difficultés, ont réduit leurs financements à l’économie. Le prêt au secteur privé est tombé à 4% du PIB en mars. Des signaux peu reluisants pour une économie en pleine expansion.

L’allure de la dette souveraine est une variable à maitriser pour retrouver des couleurs sur les marchés. A juste titre, Fitch Ratings pourrait améliorer ses perspectives portant sur la dette souveraine, a expliqué, cette semaine, l’agence de notation financière britannique. Actuellement crédité d’un B+ avec perspectives négatives, le géant de l’Afrique de l’Est pourrait voir monter sa cote sur les marchés obligataires, à mesure que la situation politico-économique s’apaise.

« Si la deuxième élection se déroule relativement bien et (…) si elles [ndlr : les nouvelles autorités] réduisent leur dette par rapport au PIB, cela pourrait conduire à un retrait des perspectives négatives »,a déclaré Jan Friederich, un analyste de Fitch pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

Au Kenya, une nouvelle élection  sera organisée le 17 octobre. Les kényans devront de nouveau choisir entre le président Uhuru Kenyatta, et le chef de l’opposition Raila Odinga.

                                                            Agence Ecofin