Georges Mbaka directeur général de « AG » (Assurances du Gabon): « Le paiement des sinistres est le credo dès lors qu’il est la condition pour se faire une place confortable sur le marché »

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Georges Mbaka Directeur général de « AG » Assurances du Gabon

Créée il y a seulement quelques années ( en 2012), la société AG a revalorisé la qualité des prestations dans son secteur d’activité, et est désormais considéré au Gabon comme une compagnie d’assurance qui rassure. Les éclairages de George Mbaka, son directeur général.

 Monsieur le directeur général, que peut-on retenir  au sortir de la 3ème édition du forum des marchés de la zone Fanaf  à laquelle  vous venez de prendre part ?

Ce forum a tenu toutes ses promesses du point de vue de la qualité des participants et des échanges autour des thèmes retenus et développés. Il faut préciser que le thème central de ces journées de rencontre des dirigeants des compagnies d’assurance et de réassurance était « l’agrément unique ». Le principe de sa mise en place a été adopté,  mais il reste cependant à fixer les modalités de son application; ce dont va s’occuper le comité de réflexion désigné pour la circonstance.

En sus des discussions sur ce thème central, le forum a vu s’organiser deux ateliers: l’un destiné aux administrateurs des sociétés d’assurance  et portant sur leur responsabilité sociale, et l’autre portant sur la définition d’un cadre de travail entre le secrétaire général de la Fanaf et les associations nationales professionnelles d’assurance.

Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de l’agrément unique ?

De manière sommaire, nous pouvons  résumer les avantages de l’agrément dans le fait que les  procédures sont simplifiées et leur mise en œuvre plus aisée. De plus, l’expansion territoriale régionale des compagnies d’assurance est moins coûteuse : on n’a pas besoin de capitalisation dans le pays de destination à l’exception d’une dotation.

En ce qui concerne les inconvénients, ils consistent dans le fait que la capitalisation centrale doit être suffisamment importante pour pouvoir appuyer les engagements des succursales, dans le respect constant des ratios prudentiels. Par ailleurs, le suivi des activités de la succursale doit être de tout instant, pour éviter d’éventuels surengagements. Les sociétés d’assurance les plus importantes ou internationales sembleraient plus avantagées par ce système que celles plus petites et simplement locales.

Quelle est la signification du sigle AG ? Pouvez-vous nous présenter en quelques mots cette compagnie d’assurances? 

Le sigle AG veut dire « Assurances du Gabon ». C’est une compagnie agréée en février 2015, sous la forme d’une société anonyme (S.a.), avec conseil d’administration, constituée d’un actionnariat essentiellement gabonais. Elle a démarré ses opérations commerciales au début du mois de juillet 2015, et qui exerce dans les branches Tiard (transports, incendie, accidents et risques divers), avec un effectif d’une vingtaine de salariés, en majorité jeunes, mais très dynamiques

Quelle était la motivation première des promoteurs d’AG à sa création ?

La motivation profonde des promoteurs des AG était d’offrir à la clientèle un nouveau guichet qui viendrait valoriser la qualité des prestations en matière d’assurance, en général, en insistant sur la notion de citoyenneté de notre tissu économique. Il y a lieu de souligner aussi qu’ils ont fermement cru à la vitalité de ce secteur d’activité et ont compris que la force d’un pays résulte, entre autres, dans un investissement privé performant et diversifié.

Parmi les préoccupations des assurés, le paiement des sinistres est le plus récurent. Qu’en est-il à AG ?

Le paiement des sinistres est le credo  dès lors qu’il est la condition pour se faire une place confortable sur le marché. Nous nous faisons forts de  respecter nos engagements contractuels. Au niveau des AG, nous faisons du règlement des sinistres une préoccupation constante et de chaque instant.

Les Africains  ne font plus confiance aux compagnies ’assurances, beaucoup se limitent à souscrire les polices d’assurances par contrainte «pour fuir la police »; que faites-vous pour reconquérir ceux-là ?

 La population non assurée ou qui refuse de s’assurer est une cible dans le cadre de notre marketing, car notre marché est suffisamment étroit,  avec une population active très réduite pour  localiser des niches auprès des déçus de l’assurance. Nous leur promettons une seule chose : le règlement rapide de leurs sinistres en cas de survenance de l’évènement garanti.

Quelle est, d’une manière générale, la véritable cause du retard dans le règlement des sinistres ?

Les causes sont multiples. Il y a non seulement les procédures internes très complexes selon les compagnies, mais aussi les contraintes liées aux étapes de l’instruction des dossiers, car les compagnies doivent régler ce qui est dû et rien que cela.

Comment concevez-vous le marché de la micro assurance ?

La micro-assurance est un mécanisme de protection des personnes à revenus modestes contre les risques (accident, maladie, décès d’un membre de la famille, catastrophe naturelle…) en échange du paiement de primes adaptées à leurs besoins, à leurs revenus et à leur niveau de risque. Elle cible principalement les travailleurs à faibles revenus des pays en développement, particulièrement ceux travaillant dans le secteur informel qui sont souvent mal servis par les assureurs commerciaux et les systèmes d’assurance sociale traditionnels.

La micro-assurance permet aux assurés de se rétablir après une crise. Elle peut les aider à éviter de prendre des mesures d’adaptation pénibles, souvent dévastatrices, comme faire travailler leurs enfants, réduire leur consommation alimentaire ou vendre des actifs productifs. Elle favorise la résilience et contribue aux objectifs du millénaire pour le développement, notamment en réduisant la faim et la mortalité infantile et en améliorant la santé maternelle.

Propos recueillis par Richard KENMOGNE