Gabon : la fructueuse offensive diplomatique du Président Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA

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Banni, suspendu et mis en quarantaine par plusieurs institutions internationales en 2023, le Gabon retrouve progressivement sa place au concert des nations sérieuses et respectables, grâce au dynamisme et à l’offensive diplomatique de son Président Brice Clotaire Oligui Nguema.

C’est avec un grand et immense soulagement qu’à la fin du mois d’août 2023, la grande majorité des Gabonais accueillaient la mise à l’écart d’Ali Bongo de la tête de leur pays. L’événement intervint après un simulacre d’élection – scrutin au cours duquel les bulletins de votes en faveur du candidat Albert Ondo Ossa manquaient dans plusieurs bureaux de vote, des journalistes non accrédités pour la couverture médiatique et des observateurs électoraux de la société civile absents – qui a vu le Centre gabonais des élections déclarer le fils d’Omar Bongo Ondimba vainqueur devant Albert Ondo Osa.

Disons-le clairement : la candidature d’Ali Bongo à cette élection était totalement une incongruité et une insulte à l’intelligence de ses compatriotes. En effet, au mois d’octobre 2018, il avait été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Les séquelles de l’AVC ont rendu son élocution et l’usage de ses membres, notamment du côté droit, difficiles. Malgré une rééducation, la vérité est que son incapacité physique et mentale à diriger le pays était avérée. Sauf qu’un médecin à la conscience professionnelle gravement douteuse l’avait déclaré apte à candidater pour un troisième mandat. Une bévue !

Le Général Brice Oligui Nguema à la tête du CTRI et Président de Transition

C’est plutôt la suite des événements qui inquiétait les Gabonais. Eux qui croyaient se débarrasser de plus de 50 ans de règne de la dynastie Bongo voyaient leur pays en proie aux sanctions interminables de la communauté internationale. Entre les mois de septembre et octobre, ce sont l’Union africaine, le Commonwealth, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’Organisation internationale de la francophonie, les Etats-Unis… qui ont ainsi coupé les liens avec le pays. En un mot, les sanctions s’amoncelaient.

Une incompréhension tout simplement ! Cependant, voyant la liesse populaire suscitée par leur action dans les grandes villes – à Libreville et à Port-Gentil notamment plusieurs personnes ont célébré la ‘’libération’’ du Gabon en communion avec les forces de l’ordre – la douzaine de militaires de plusieurs corps des forces armées gabonaises tinrent bon et déclaraient l’annulation des élections et la dissolution des institutions. Qualifiant les résultats du scrutin de « tronqués », ils annoncèrent la mise en place d’un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), avec à sa tête le général Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la garde républicaine qui fut aussitôt désigné président de la Transition.

Terminée la fête, il fallait commencer à travailler. C’est bien ce que fit le CTRI en mettant en place un calendrier avec pour objectif le retour à l’ordre constitutionnel, comme l’exigeait la communauté internationale. Les principaux aspects dudit programme : « Restaurer l’ordre constitutionnel (engagement à organiser des élections générales afin de restaurer un ordre constitutionnel démocratique) ; assurer la transition (pendant la période de transition, prendre les mesures nécessaires pour garantir le bon fonctionnement des institutions et la vie de la nation) ; protéger les citoyens et les libertés (affirmation de la volonté de garantir la sécurité des citoyens et le respect de leurs libertés fondamentales ; et lutter contre la corruption ( déclaration de vouloir lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance) ».

Réussite parfaite de l’organisation du referendum du 16 novembre 2024, saluée par l’Union Africaine

Le 16 novembre 2024, c’est par un score de près de 92 % de ‘’oui’’ que les électeurs gabonais validaient par referendum le texte rédigé par le CTRI en guise de nouvelle Constitution. Le 18 novembre 2024, c’est l’Union africaine, à travers son Président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, qui félicitait « le Gouvernement de transition et le peuple de la République Gabonaise pour la tenue du referendum sur la nouvelle Constitution, le 16 novembre 2024. Le Président considère ce referendum comme une étape importante sur la voie du rétablissement de l’ordre constitutionnel démocratique en République Gabonaise ». Une première victoire diplomatique du CTRI. D’autres vont suivre !

Pour cela, il faut montrer sa bonne foi ; en continuant à travailler dans un pays où les richesses du sol et du sous-sol sont immenses et ne demandent qu’à être exploitées pour le bien-être des populations. A ce sujet, le gouvernement gabonais va mettre en œuvre des stratégies pour une diversification de l’économie, avec des projets dans l’agriculture, l’industrie du bois, des énergies renouvelables, et surtout la construction de ces infrastructures à travers le pays, qui changent et rendent complètement agréable le paysage du Gabon.

C’est ainsi que les Gabonais voient dorénavant en Oligui Nguema un visionnaire, un homme d’actions, qui tient ses promesses et qui veut marquer positivement l’histoire de son pays. Résultat, pendant l’élection présidentielle du 12 avril 2025, ses compatriotes le plébiscitent de près de 95% de suffrages exprimés. Fort de cette légitimité, Oligui Nguema se lance dans une offensive diplomatique afin de mettre son pays sur la scène internationale, il multiplie les échanges avec les représentations diplomatiques installées au Gabon, des discussions portent essentiellement sur les grands axes de la coopération bilatérale, ainsi que sur les questions internationales et d’intérêt commun.

Les résultats affluent en ce moment. Depuis le mois d’avril dernier l’Union africaine a réintégré le Gabon dans son giron et toutes les sanctions ont été immédiatement levées. Plusieurs autres institutions internationales ont naturellement suivi le pas de l’UA. « Je me félicite de la levée des sanctions qui frappaient le Gabon au sein du Commonwealth. Cette décision marque la reconnaissance de notre souveraineté par la communauté internationale, et vient saluer les efforts consentis depuis le début de la Transition. Elle témoigne de l’efficacité de notre diplomatie participative, portée avec engagement par nos institutions, nos représentants et l’ensemble du peuple gabonais. Le Gabon reprend toute sa place, avec dignité et responsabilité, dans le concert des nations. Cette victoire est celle de notre engagement commun pour la restauration de l’État, de la justice et de l’honneur de notre Nation », se réjouissait le Président gabonais à la suite de la levée de la suspension intervenue le 15 juillet 2025, de son pays par cette institution qui regroupe les pays d’expression anglaise.

Le Gabon propose la création d’un fonds continental pour la justice réparatrice et l’accueil de la 9e Réunion en 2027

Le 13 juillet 2025 à Malabo en Guinée Equatoriale, le Président du Gabon prenait part à la 7ᵉ Réunion de coordination entre l’Union Africaine et les Communautés Économiques Régionales. Durant les échanges, il a exprimé sa profonde gratitude du Gabon pour la réintégration du pays au sein de la grande famille de l’Union Africaine ainsi que pour le soutien reçu durant la transition, intervenue le 30 avril 2025, tout en confirmant la tenue des élections législatives et locales le 27 septembre 2025. Face à ses homologues, il a plaidé pour une meilleure coordination entre les institutions africaines et une intégration régionale axée sur la libre circulation, la sécurité alimentaire et la lutte contre le changement climatique. Enfin le Chef de l’exécutif gabonais a soutenu la création d’un fonds continental pour la justice réparatrice, avant de proposer que le Gabon accueille la 9ᵉ Réunion en 2027.

Le voyage en Guinée Equatoriale intervenait juste deux jours après son retour des Etats-Unis. Rentré le 11 juillet où il venait de participer en compagnie de quatre autres Chefs d’Etats africains à un sommet restreint Afrique-Etats Unis à Washington, le Président du Gabon est plus que jamais au four et au moulin sur le plan diplomatique. « Le Gabon est un pays riche. Nous avons plus de 2 millions d’habitants, une grande diversité des matières premières : du pétrole, et des réserves de gaz et nous aimerions que ces ressources soient exploitées en utilisant un modèle économique adapté, (…), notre marché est ouvert, nous voulons transformer notre manganèse localement que vous achetez par l’intermédiaire d’une entreprise appelée ERAMET. Je suis que c’est plus cher à ce que vous pourriez acheter directement », a déroulé Oligui Nguema, en vantant les atouts de son pays à son homologue américain. Lors de son entretien avec Donald Trump, le Président de la République du Gabon a réaffirmé « la vision d’un Gabon souverain, attractif et résolument tourné vers l’investissement. Il a notamment plaidé pour une coopération économique renforcée, fondée sur le respect mutuel, la réciprocité et la prise en compte des priorités africaines ».

Cerise sur le gâteau, il est revenu des Etats-Unis avec la signature d’un contrat de 500 millions de dollars pour l’exploitation d’un gisement de potasse. Ce sont bien entendu les Gabonais qui en seront les heureux bénéficiaires de cette offensive diplomatique économique qui porte de beaux fruits. Et cela ne fait que commencer.

Serge HENGOUP