Cameroun Téléphonie : Nexttel mouillé dans le scandale de l’immigration clandestine

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Non contents se frotter les mains sur le dos du fisc et de leurs partenaires camerounais qu’ils entubent à leur guise, les gros bonnets de cette entreprise de téléphonie mobile multiplient des manœuvres de bas étage pour faire entrer des sans papiers Vietnamiens au Cameroun pour piller les richesses des Camerounais. Mandaté pour démêler l’écheveau autour de ce scandale, un commissaire de police séquestré à Douala.

La seule présence des partenaires Vietnamiens au Cameroun dans le cadre du projet de téléphonie mobile qui a donné naissance, courant 2014, à l’entreprise à capitaux publics Nexttel témoigne de l’excellence de la coopération entre les deux Etats.

Toutefois, les casseroles que traînent au quotidien les patrons Vietnamiens qui constituent le top management de Nexttel ont fini par éroder la qualité des relations qui existent entre nos deux pays. Des casseroles qui ont pour nom, entre autres, la mauvaise foi des Vietnamiens toujours enclins à flouer au propre comme au figuré leurs associés Camerounais dans le projet, les mauvais rapports que cette entreprise entretient avec l’administration fiscale camerounaise et la fuite des capitaux vers le Vietnam.

Et ce n’est pas tout. Pour enfoncer le clou plus loin, les gros bonnets de cette entreprise de téléphonie mobile viennent de mettre en place un puissant stratagème pour faire entrer en toute clandestinité au Cameroun, des sans papiers Vietnamiens. L’astuce consiste à simuler le recrutement de ces expatriés, pour la plupart de moralité (allusion faite à leur xénophobie exaspérée) et de formation douteuse, au sein de l’entreprise.

Rattrapés plus tard par leur incompétence criarde et leur ignorance totale du secteur de la téléphonie mobile et des activités annexes, ces derniers finissent par quitter le navire sans crier garde et se retrouvent en toute illégalité dans d’autres secteurs d’activités, l’exploitation forestière notamment.

Enquête policière

Une situation des plus louches à laquelle les fins limiers des services de la Police des frontières ont cherché à voir un peu plus claire. A travers une correspondance signée du commissaire de police divisionnaire Jean Louis Messing agissant pour le compte du délégué général à la Sûreté nationale et datant du 31 août adressée au directeur général de Nexttel Cameroun dont le Reporter a pu obtenir une copie, la police camerounaise veut voir plus clair dans la situation administrative du personnel expatrié de cette entreprise.

D’autant que d’après les termes employés par le haut fonctionnaire de police, il a été donné de constater que le personnel vietnamien travaillant pour le compte de Nexttel n’est pas en situation régulière sur le plan de l’immigration. «Les intéressés, usant de subterfuges, n’ont pas cru devoir régulariser leur situation», indique Jean Louis Messing.

Aussi, y faisant suite, le commissaire de police divisionnaire a-t-il demandé au directeur général de Nexttel de bien vouloir se rapprocher de la Police des Frontières pour organiser les départs concertés de ces derniers du territoire national, dans un délai de 30 jours à compter de la date de signature de la lettre.

Le délai arrivé à son terme, la police est naturellement allée enquêter chez Nexttel pour vérifier si les départs concertés sont effectifs.

Mais voici que le fonctionnaire de police commis à cet effet est pris à partie par ces mêmes expatriés vietnamiens qui le séquestrent de longues heures dans les locaux de l’entreprise à Douala.

C’est alors qu’on découvre qu’en réalité, les étrangers dont il est question exercent en toute illégalité dans une autre activité prolifique dans la métropole économique.

En effet, ils exploitent des essences forestières dont pour la plupart la coupe et l’exploitation sont interdites. Ils ont installé leur base à Yassa, un quartier résidentiel à l’entrée de la ville de Douala, sise dans le troisième arrondissement.

Dieu seul sait combien la santé des pauvres riverains qui n’ont que leurs larmes pour pleurer est péril en raison de la dangerosité de cette activité à laquelle se livrent en toute clandestinité les Vietnamiens.

Nexttel au bord de la faillite

On comprend pourquoi Nexttel, filiale camerounaise du groupe télécoms vietnamien Viettel, qui a officiellement lancé ses activités en septembre 2014, est aujourd’hui au bord du gouffre.

Les partenaires nationaux se disent floués par les Vietnamiens, qui ne cherchent qu’à se frotter les mains. Du coup, on court à une rupture du contrat de partenariat.

Surtout que le partenaire camerounais craint ne pas contrôler la destination des recettes à venir. Toutefois, l’entreprise compte aujourd’hui près de 5 millions d’abonnés.

L’information est révélée dans un communiqué publié le 15 août 2018, lequel annonce la signature d’un partenariat avec la firme israélienne Gilat Telecom, aux fins du déploiement du réseau 4G.

Avec ce parc d’abonnés, qui s’étoffe finalement assez rapidement, le 3ème opérateur de mobile au Cameroun tutoie désormais MTN et Orange, arrivés sur le marché camerounais de la téléphonie mobile presque 15 ans plus tôt.

En effet, selon les derniers pointages des deux opérateurs, Orange et MTN sont pratiquement au coude à coude en termes de nombre d’abonnés enregistrés au premier semestre 2018, avec 6,58 millions et 6,6 millions de clients respectivement.

Jean Paul ONANA

 

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