Cameroun : Lettre ouverte aux électeurs ; Le 12 octobre 2025, allons tous aux urnes pour faire le meilleur choix : celui de l’alternance

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Electeurs de nationalité camerounaise,

Par le décret N°2025/305 du Président de la République du Cameroun, publié le             11 juillet 2025, le corps électoral a été convoqué en la date du 12 octobre 2025. Ainsi donc, les électeurs que nous sommes, sont appelés à aller aux urnes afin d’élire le Président de la République du Cameroun ; celui-là à qui nous allons confier les destinées de notre pays pour les 7 prochaines années, conformément à la Constitution du 18 Janvier 1996.

Mes chers compatriotes, le 12 octobre 2025, je vous exhorte à sortir MASSIVEMENT de vos maisons pour aller dans les différents bureaux de vote où vous êtes inscrits, afin d’accomplir votre DEVOIR CIVIQUE. Oui, voter est un devoir pour tout citoyen d’un pays, car ton vote compte et ton vote est essentiel pour la bonne marche du processus électoral de ton pays, du Cameroun qui est notre pays à tous. Electeurs des 10 régions du Cameroun, des 58 départements, des 360 arrondissements, des 13 000 villes, villages et districts ; électeurs de la diaspora que tu sois en Afrique, en Amérique, en Asie, en Europe ou en Océanie, va voter, allons voter MASSIVEMENT POUR L’ALTERNANCE.

Le Renouveau représente le passé et non l’avenir du Cameroun

Pourquoi avoir fait le choix de l’alternance ? Parce qu’il urge de mettre fin au règne du Renouveau, ce système de gouvernance qui a montré en 43 ans qu’il est désormais le passé et non l’avenir du Cameroun. Votons pour l’alternance en envoyant le leader du Renouveau se reposer, votons pour l’alternance en envoyant le leader du Renouveau à la retraite, puisqu’il n’a plus de solutions pour les problèmes des Camerounais. Le peuple que nous sommes, possède une force : celle de bouter hors du pouvoir les dirigeants qui nous méprisent, qui nous gouvernent avec arrogance ; tous ceux-là qui après avoir obtenu nos suffrages, envoient aux calendes grecques leurs multiples promesses électorales. C’est la raison pour laquelle, il faut voter pour l’alternance.

Voter pour l’alternance, c’est voter pour le respect de la Constitution. En effet notre loi fondamentale est violée de manière constante et en permanence par le Renouveau. Elle stipule en son article 7 alinéa 4 que : « Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique élective ou toute activité professionnelle. » C’est-à-dire que dans l’esprit du législateur, le Président de la République qui est le seul élu qu’on vote sur l’ensemble du territoire national, lorsqu’il prête serment, il devient le Président de tous les Camerounais ; par conséquent il ne saurait encore être à la tête d’un parti politique, même s’il en est le fondateur de ladite formation politique. Que cela soit clair dans l’esprit des uns et des autres : autant les lois des traités internationaux priment sur les lois nationales, les lois nationales ont également une primauté sur les textes des partis politiques. En plus de cette loi, d’autres sont violées avec vergogne ; il en va également de l’article 66 qui indique : « Le Président de la République, le Premier ministre, les membres du Gouvernement et assimilés, le Président et les membres du bureau de l’Assemblée nationale, le Président et les membres du bureau du Sénat, les députés, les sénateurs, tout détenteur de mandat électif, les secrétaires généraux des ministères et assimilés, les directeurs des administrations centrales, les directeurs généraux des entreprises publiques et parapubliques, les magistrats, les personnels des administrations chargées de l’assiette, du recouvrement et du maniement des recettes publiques, tout gestionnaire de crédits et des biens publics, doivent faire une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction. Une loi détermine les autres catégories de personnes assujetties aux dispositions du présent article et en précise les modalités d’application ». Dans un rapport rendu public au mois de juin 2024, le FMI interpellait l’Etat du Cameroun sur la mise en application de cette loi qui existe dans la Constitution de notre pays depuis…1996. Une loi qui n’est pas encore appliquée au moment où j’écris ces lignes.

Aucun citoyen n’est au-dessus des lois de la République

Voter pour l’alternance, c’est voter pour un Etat fort, des dirigeants responsables au sommet de l’Etat. C’est voter pour la restauration de l’autorité de l’Etat. Ce qui se passe dans le mouvement sportif de notre pays est indigne d’une nation moderne : des querelles enfantines et interminables entre le ministère des sports et la Fédération camerounaise de football nuisent gravement à la performance des joueurs et surtout au prestige du Cameroun. La Fédération camerounaise de volley-ball qui a deux présidents ; pour ne citer que ces deux cas-là. Où est passée l’autorité de l’Etat ? Aucun citoyen, quel qu’il soit ne doit être au-dessus des lois de la République. Il faut voter pour l’alternance qui est synonyme du rayonnement du Cameroun à travers des actions concrètes, dynamiques, avec une vision objectivement futuriste. Il faut voter pour des dirigeants qui vont rendre compte régulièrement de leurs initiatives, de leurs activités au peuple ; à l’opposé de ceux qui quand on leur demande les comptes, répondent avec dédain et arrogance par : « Il y avait quoi avant ? ».

Voter pour l’alternance, c’est voter pour l’éducation au patriotisme de nos différentes forces armées, quelles qu’elles soient. En effet, la responsabilité de ces hommes et femmes (dont je salue la bravoure et l’esprit de sacrifice), et leur mission régalienne sont de protéger le territoire national contre les attaques extérieures ; et aussi de protéger le peuple. Au lieu de protéger un clan qui pille à outrance les ressources du pays, brime et exploite le peuple, et qui est sourd à ses souffrances, ses récriminations, ses lamentations.

Voter pour l’alternance, c’est voter pour la valorisation de la jeunesse, en lui offrant des perspectives d’avenir fiables et pérennes. Au lieu de la clochardiser comme on le voit sous le Renouveau, l’obligeant à n’avoir pour unique et semblant espoir que l’immigration à travers le désert du Sahara – avec les conséquences funestes qui en découlent – ou la noyade dans les eaux de la Méditerranée, à la recherche d’un mieux-être pouvant offrir une hypothétique et illusoire ascension sociale.  

Voter pour l’alternance, c’est voter pour un Cameroun qui va réhabiliter son aura, sa respectabilité sur la scène africaine et mondiale ; au lieu du triste et pathétique spectacle offert par notre compagnie nationale aérienne – Camair-Co, pour ne pas la nommer, surnommée ironiquement ‘’air peut-être’’ à cause des heures irrégulières et incertaines de ses vols – dont un avion fut bloqué dans un aéroport européen pour des raisons aussi humiliantes, dérisoires que stupides. Lorsque ce ne sont pas ces errements administratifs qui ternissent gravement l’image du Cameroun, c’est l’irresponsabilité et le manque de professionnalisme des employés qui viennent nous rappeler ou nous montrer que le pays va à vau-l’eau. Un exemple illustratif de cette situation dont l’auteur de ces lignes en a été le témoin oculaire et victime, à maintes reprises : pour un vol prévu à 12h, les passagers se trouvent parfois à passer la nuit sur les bancs de l’aéroport – sans aucune garantie de voyager le lendemain – alors que toutes les formalités relatives au voyage ont été déjà accomplies. Personne en vue pour leur communiquer les raisons du retard du voyage. Quand bien même il se pointe un responsable pour répondre aux récriminations des malheureux clients, ledit personnage assène lamentablement ce genre d’ineptie, sans ciller : « Même Air France accuse aussi du retard ». Voilà la fabrication, que dis-je, la « créature » (pour utiliser une expression d’un membre du gouvernement camerounais) du Renouveau : des responsables dont l’incompétence est notoirement monumentale et qui manquent cruellement d’humilité. Au lieu de se comparer aux meilleurs, au lieu de chercher à atteindre la lune ou à minima à toucher les étoiles, on se satisfait plutôt d’une comparaison avec la médiocrité, avec la gadoue dans le but de justifier l’injustifiable. Le Cameroun est tombé très bas, aller plus bas n’émeut plus ; et pour cause, c’est la normale. Voilà pourquoi le vote pour l’alternance s’impose afin de sortir de l’obscurité dans laquelle nous sommes, pour aller en haut, plus haut et de briller.

L’équilibre régional est une injustice sociale criarde

Voter pour l’alternance, c’est voter pour la promotion de l’excellence au sein de la jeunesse. Voyez-vous, la jeunesse camerounaise sait que pour passer un concours, un examen, pour avoir un diplôme, un stage, un travail, il faut mettre la main à la poche ; en somme, il faut payer ! Résultat : ça donne des commis de l’Etat qui disent en public « un sous-préfet de ma calibre ». Pour la petite histoire, le mot calibre est du genre masculin ; une énormité qui n’émeut pas au pays du Renouveau, parce que la méritocratie n’existe plus, elle a foutu le camp à cause de la mal gouvernance, du népotisme. Le drame est que cet état de fait est tellement ancré dans l’esprit des Camerounais si bien que les plus méritants manquent d’assurance alors que les cancres, les médiocres affichent une assurance à nul autre pareil. Une autre incongruité qui n’a plus lieu d’être et qu’il faut supprimer est le système d’équilibre régional : une injustice sociale criarde. Comment expliquer objectivement qu’en ces temps modernes où on vante le concept de globalisation, de mondialisation, pour un concours administratif, un postulant échoue avec une moyenne de 15/20, alors qu’un autre réussit le même concours avec une moyenne de 08/20 ? Un pays qui aspire à être parmi les meilleurs au concert des nations doit imposer la notion de mérite à ses citoyens. C’est-à-dire que la notion de « the right man at the right place », comme disent les Anglo-Saxons doit être la norme dans tous les secteurs de la vie nationale. Le favoritisme doit cesser, disparaitre définitivement, car il engendre les ressentiments, les colères contenues dont les conséquences pour la santé mentale sont catastrophiques, pour ne pas dire irrémédiables.

Voter pour l’alternance, c’est voter pour la consolidation, la préservation des acquis et des valeurs démocratiques ; notamment la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté d’association. Il est tout à fait inconcevable que dans un pays dit démocratique, les formations et mouvements politiques liés ou affiliés au Renouveau puissent organiser leurs activités publiques en toute quiétude, alors que d’autres qui ne chantent pas les louanges du Renouveau se voient imposer des restrictions dignes des pays totalitaires – le mot est faible – lorsqu’ils organisent leurs activités ; quand bien même lesdites activités auraient été déclarées en respectant la loi en vigueur auprès de l’autorité administrative adéquate. Le plus souvent, la restriction ou l’interdiction de manifester ne requiert aucune raison juridique valable. Ces agissements barbares sont contraires aux lois internationales, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 19) de l’ONU et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (article 2) de l’OUA devenue Union Africaine ; des instances auxquelles le Cameroun a adhéré librement et sans contrainte. Il est tout à fait superfétatoire de préciser, de rappeler que les lois internationales ont la primauté sur les lois nationales, les violer de manière récurrente ne grandit pas le pays sur la scène internationale.

Voter pour l’alternance ; c’est voter pour l’instauration d’un cadre règlementaire, juridique fiable dans la régulation des réseaux sociaux au Cameroun. Il faut mettre en place et surtout appliquer une loi visant à sanctionner toutes les dérives (calomnies, désinformations, incitation au tribalisme, incitation à la haine, insultes grossières, violences psychologiques et morales…) que l’on observe au quotidien sur la toile. Ne pas sanctionner les auteurs de ces attaques nuisibles incitent ces quidams à se croire au-dessus de la loi, et à poursuivre leurs basses besognes en permanence. Un Etat fort doit montrer à ses citoyens qu’il possède la capacité de les protéger contre toutes les attaques (physiques, morales, psychologiques…) pouvant nuire à leur honorabilité.

Enfin, voter pour l’alternance, c’est voter pour l’émergence du Cameroun, la vraie, et non celle que le Renouveau projette en 2035. Nous sommes en 2025, le pays manque de routes, l’électricité est un luxe dans de nombreuses villes d’un pays qui regorge pourtant de beaucoup de barrages conçus à cet effet. Les hôpitaux alors, quand ils existent n’ont pas de personnel qualifié, encore moins de médicaments et surtout l’insuffisance en plateaux techniques adéquats est manifeste. Dans plusieurs localités du pays, les écoles n’existent que de noms, sans véritables infrastructures de base appropriées. A Yaoundé la capitale politique, les habitants manquent d’eau potable, elle est rationnée dans les foyers, dans un pays situé en zone équatoriale où il pleut abondamment. C’est en somme l’histoire du cordonnier qui est mal chaussé, et il urge de remédier à ça !

Le Code électoral autorise l’électeur à être présent pendant le dépouillement à la suite de la clôture du vote

Après avoir voté, je vous exhorte à protéger votre vote, que votre victoire, notre victoire ne soit pas volée, embrigadée, confisquée. L’alternance passe d’abord par la surveillance, puis la protection du vote. Chers électeurs, veillez à ne pas quitter le bureau de vote avant la proclamation du résultat final et la signature du procès-verbal. C’est votre droit, et cela, la loi l’autorise à travers le Code électoral en son article 109 : « Le dépouillement du scrutin et le recensement des votes se font dans chaque bureau de vote immédiatement après la clôture effective du scrutin, en présence des électeurs qui en manifestent le désir dans la mesure où la salle peut les contenir sans gêne pour le déroulement des opérations ».

Vous voyez bien dans cette loi la mention «…dans la mesure où la salle peut les contenir sans gêne pour le déroulement des opérations ». C’est à travers cette brèche sémantique que le pouvoir va s’engouffrer afin de favoriser la mise en place de ses méthodes de fraude massive ; alors il faut absolument éviter ce piège vicieux. L’impératif est de protéger le vote dans le calme et la sérénité. Il est tout à fait inutile de donner au Renouveau les arguments pour faire ce dans quoi il excelle beaucoup, à savoir la provocation, la manipulation, la brimade, la répression et l’embastillement. Voilà : uni, soudé, solidaire, discipliné, le peuple est plus fort que toutes les armes, les méthodes despotiques qui puissent exister. Aucune barbarie ne saurait venir à bout d’un peuple déterminé à asseoir sa légitimité que l’on veut tronquer.

Que nos ancêtres veillent sur nous tous, et que Dieu bénisse le Cameroun !!!

Serge Didier HENGOUP

Expert en Communication – Expert Electoral