Plus de 150 leaders de jeunes et de femmes du continent étaient réunis à Dakar au Sénégal pour réfléchir sur l’avenir de la démocratie en Afrique.
Les deuxièmes Assises Africaines de la Démocratie viennent de se tenir à Dakar, au Sénégal. Ce rendez-vous annuel initié par la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, de l’historien et politologue camerounais Achille Mbembe, ambitionne de réinventer la démocratie dans une Afrique en mutation et en quête d’alternatives.
Ces Assises africaines de la démocratie ont accordé une importance particulière aux voies émergentes. Celles des jeunes et des femmes qui font bouger leurs territoires, au nom de la démocratie.
Samira Sabou, journaliste nigérienne engagée, actrice de la société civile estime que, « la démocratie, c’est toutes les valeurs que comportent les us et coutumes, valeurs des peuples africains malgré que nous tentons d’octroyer tous ces atouts à d’autres peuples sous prétexte que la démocratie nous est importée. »
Le Togolais Kag Sanoussi évoque, quant à lui, le vivre ensemble. Il est le président de l’Institut international en gestion des conflits.
« La démocratie, c’est ce qui fait qu’on vit ensemble, en harmonie par rapport aux règles qui nous permettent d’être en sécurité. C’est le respect des droits humains », explique-t-il.
L’exemple sénégalais
Cheikh Gueye, jeune ambassadeur sénégalais de la démocratie auprès de la Fondation de l’innovation pour la démocratie, définit la démocratie comme la volonté du peuple. Il prend pour exemple la récente alternance politique au sommet de l’Etat sénégalais.
« C’est le peuple qui doit décider, au-delà de ce que les autorités lui imposent. Depuis 2024, le peuple sénégalais s’est levé pour dire non à la dictature mais surtout pour dire non à une sorte d’imposition de gouvernance. Aujourd’hui, on est libre, et on a une alternance politique qui est rare dans la sous-région surtout au niveau du Sahel »
La démocratie, c’est la gouvernance par le peuple et pour le peuple, rappelle Viviane Ondoua Biwolé, enseignante à l’université Yaoundé 2 au Cameroun.
« La démocratie n’est pas seulement une histoire de majorité mais une histoire de tenir compte de tout le monde. Il y a une forte connotation en termes d’implication des personnes concernées non pas seulement pour résoudre leurs problèmes mais surtout les faire participer dans le cadre d’une co-construction aux solutions qui les concernent. La particularité des assises, c’est de permettre effectivement de renouveler non seulement la chaleur de ces démocraties mais de renouveler également les expériences. »
Cette année, les assises de Dakar ont mobilisé plus de 150 participants, dans un contexte régional et mondial où la démocratie est menacée dans de nombreux pays.
Dw.com