Guinée : inauguration du mégaprojet « Simandou 2040 »

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Cet évènement marque le début de l’exportation des premières tonnes de fer issues du mont Simandou. Mais quel impact réel aura le projet Simandou sur l’économie guinéenne et sur le développement du pays ?

Pour l’économiste Dr Thierno Abdoulaye Barry, le projet Simandou permettra à la Guinée de transformer ses minerais en opportunités d’investissement et d’enrichissement.

« Pour un coût de près de 200 milliards sur 15 ans d’investissement, ce projet va s’appuyer sur plusieurs plans. En termes de resultat 2900 km d’autoroute, 2500 km de lignes ferroviaires et une couverture en termes numérique de 95% d’ici 2040 sont attendus. Ces enjeux sont énormes pour bouster l’économie guinéenne, faire de notre pays, un pays émergent », estime l’économiste.

Un impact sur la déforestation et la biodiversité

Il n’y a toutefois pas de développement sans risque ajoute l’économiste Dr Thierno Souleymane Barry, qui alerte sur les impacts économique et social mais surtout environnemental de la mise en œuvre du projet Simandou.

« Les activités projetées dans le cadre du projet Simandou vont avoir un impact certain sur la déforestation, l’habitat, sur la biodiversitéet qui sont des éléments régulateurs de l’équilibre dans un pays. Il faut y veiller », prévient le Dr Thierno Souleymane Barry.

Combattre la malédiction des mines

De son côté, l’analyste politique Kabine Fofana pense que le projet Simandou met la Guinée au coeur des intérêts stratégiques et géostratégiques non seulement dans la sous-région mais plus généralement sur tout le continent africain et aussi à l’international. Cependant, il alerte sur la « malédiction des mines ».

« Vous avez à la fois les Chinois, les Américains, les Anglo-Saxons qui sont tous intéressés par cette mine. Donc, cela fait qu’on devient un pôle d’attraction. Il faudra en ce moment aussi faire en sorte de ne pas tomber dans ce qu’on appelle la malédiction des mines. Dans certains pays, malgré le fait qu’ils avaient les mines, cela a créé plutôt des problèmes« , rappelle-t-il.

Abdoulaye Sadio Diallo /dw.com