Dès le mois de septembre 2024, la Camwater a lancé un programme d’extension de son réseau dans la ville de Yaoundé, la capitale du pays, et des villes environnantes telles que Batschenga et Obala.
L’information y afférente a été révélée le 20 août 2024 à Batschenga par le ministre de l’Eau et de l’Énergie. En effet, Gaston Eloundou Essomba présidait alors la cérémonie de mise en service des installations du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys), dont la station de production devrait approvisionner la capitale et ses environs à hauteur de 300 000 m3 d’eau supplémentaires par jour. Une action qui rejoint en réalité une préoccupation présidentielle visant à fournir de l’eau potable à l’entièreté des couches du pays.
Préoccupation présidentielle
En effet, «(…) Le président de la République, dans le souci de faire bénéficier à l’immédiat et au maximum de ménages, de cette précieuse ressource désormais disponible, a décidé de l’octroi d’un appui spécial de 10 milliards de FCFA à la Camwater, afin que le concessionnaire du service public de l’eau potable puisse effectuer des travaux urgents sur le réseau de distribution.
Ces travaux, qui démarrent courant septembre 2024, consistent en la mise en place d’une vaste campagne d’extension du réseau, ainsi que de branchements de nouveaux ménages dans les villes de Yaoundé, d’Obala et de Batschenga. Ainsi, il est prévu, dans le cadre de ces travaux d’urgence, la réalisation de 200 000 nouveaux branchements, ainsi que la construction d’environ 60 km de canalisations ; ce qui permettra de couvrir les besoins supplémentaires d’au moins 1 000 000 (un million) d’habitants de Yaoundé et environs, qui seront nouvellement desservis par le réseau avant la fin de l’année 2025 », a révélé le ministre Eloundou Essomba.
Selon ces propos, les travaux sus-mentionnés seront réalisés en attendant le lancement, probablement en 2025, du projet de reconfiguration du réseau de la ville de Yaoundé, sans lequel, apprend-on de sources autorisées, les populations de la capitale et ses environs ne pourront bénéficier de façon optimale des infrastructures du Paepys, dont le coût est estimé à 399 milliards de FCFA.
Par ailleurs, «Il est prévu dans le cadre de ce projet, la réalisation de nouvelles stations de pompage et de reprise, la construction de nouveaux réservoirs de stockage, l’extension des réseaux secondaires et tertiaires, et le branchement d’au moins 100 000 nouveaux ménages », a indiqué Gaston Eloundou Essomba. Avant de préciser que, pour l’heure, « la mobilisation des financements pour la réalisation de ce projet est en cours ».
Urgence
De ce point de vue, l’on se souvient que dans le cadre du financement visiblement partiel de ce projet (au regard de la consistance des travaux annoncés par le ministre Gaston Eloundou Essomba) en septembre 2022, l’État du Cameroun a sollicité un crédit de 35,16 millions de dollars (plus de 23 milliards de FCFA) auprès d’Eximbank-Inde, selon une correspondance du ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey.
Dans la lettre, ce membre du gouvernement indique qu’en dehors de l’extension du réseau à partir du fleuve Sanaga, grâce à la construction de 348 km de réseau, ce financement servira à la réalisation de 29 248 branchements pour les particuliers. Un contrat commercial d’une valeur de 41 337 527 USD (27,12 milliards de FCFA) a d’ailleurs été signé à cet effet le 14 juin 2022 avec l’entreprise indienne WPIL Limited.
Des financements qui doivent impérativement mettre en branle les différents chantiers y afférents et permettre ainsi à plus de 200 000 ménages d’avoir l’accès permanent à l’eau potable non sans diluer le calvaire des populations de certains quartiers périphériques où cette ressource est servie à dose homéopathique. Ce d’autant plus qu’au-delà de l’engagement présidentiel pour ce faire, il y va également de la capacité du ministre de l’eau et de l’énergie et du top management de Camwater à apporter des solutions viables à la problématique de l’approvisionnement en eau potable au Cameroun.
Bouchées doubles
Fort de ce qui précède, nul doute qu’à la Camwater l’heure est résolument aux bouchées doubles pour la mise en œuvre effective d’un tel projet revêtu de la mention urgence édictée par Paul Biya lui-même. Aussi peut-on comprendre que depuis lors Blaise Moussa le Dg de Camwater ait littéralement perdu le sommeil, lui qui se sait non seulement attendu au tournant de celui-ci mais également par une clientèle qui n’en finissait plus de lui jeter l’opprobre. Ainsi mis sous double pression se doit-il en retour imposer aux agents de ses services compétents de mettre des bouchées doubles afin de ne point faire démentir le président de la République et assouvir ainsi une de ses préoccupations phares en cette veille de campagne électorale pour la présidentielle à venir.
Yannick Stève TATCIM