Dans le but d’améliorer leurs compétences en matière électorale, une quarantaine de membres des organisations de la société civile et des institutions électorales ont bénéficié d’une formation sur les thèmes « Cadre légal et réforme » et « Egalité de genre et élections » du 16 au 18 août 2025, dans le cadre de l’initiative Bridge avec l’assistance technique de EISA.
C’est à Koundoul, localité située à quelques encablures de la ville de N’Djamena, que EISA (Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique) a poursuivi ses activités de renforcement des capacités des acteurs de la société civile du Tchad ; en y associant également des membres de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), du Conseil constitutionnel, de la HAMA (Haute autorité des médias et de l’audiovisuel) et de la Commission nationale des droits de l’homme. Les thèmes choisis pour la circonstance consistant à l’amélioration du processus électoral en vue des prochaines échéances dans le pays.
Cette activité s’inscrit dans le cadre de l’initiative Bridge (Bâtir des ressources en démocratie, gouvernance et élections), faisant partie du projet ACTE (Appui aux Acteurs Citoyens Tchadiens et aux Elections) et bénéficiant de l’appui financier de l’Union européenne.
Accroitre les ressources d’appui au processus électoral
C’est au Dr Pierre Kadi Sossou, le directeur pays de EISA qu’est revenu l’insigne honneur d’ouvrir les travaux. Il a « souhaité bon succès » aux ateliers modulaires tout en espérant qu’ils « permettront au Tchad d’accroitre ses ressources d’appui au processus électoral ». A la genèse de cette activité, il faut noter qu’elle « vise à consolider les acquis au sein de l’ANGE et des OSC tchadiennes en matière de réforme électorale dans la logique des prochaines réformes électorales ».
Par ailleurs le besoin de doter le pays de facilitateurs accrédités d’atelier Bridge de haut niveau pouvant être mobilisés à chaque élection, était une nécessité. Raison pour laquelle la finalité de l’atelier a abouti à faire bénéficier aux participants d’une formation de qualité aussi méthodique que technique ; en générant des facilitateurs semi-accrédités suivis et à même de dérouler un atelier Bridge afin de passer le cap supérieur ; et en constituant un corps de facilitateurs accrédités d’atelier Bridge.
Pour y parvenir, la quarantaine de participants ont été scindés en deux groupes de travail distincts et ont eu à travailler sur la base des deux thématiques à l’ordre du jour à savoir ‘’Cadre légal et réforme’’ et Egalité de genre et élections’’ ; sous l’encadrement de deux facilitateurs le Pr Augustin Loada et de Véronique Kando. Les deux groupes ont été aussi divisés en des sous-groupes pour une harmonisation et une compréhension efficaces et efficientes des sujets de leur cogitation.
En réunissant le fruit de leurs travaux, en ce qui concerne la première thématique, les participants ont argumenté sur la planification stratégique de la réforme de l’institution électorale ; l’augmentation des quotas de participation des femmes aux processus électoraux ; la disposition des textes adoptés aux changements, de leurs vision et mission.
D’un autre côté, les mécanismes de l’observation électorale, l’importance du genre dans l’observation électorale, les différentes étapes de l’observation électorale, la prise en compte des violences basées sur le genre en matière électorale, la présence des femmes dans le processus électoral, la dimension genre dans le processus électoral ont été les sujets discutés par les participants à la seconde thématique.
« L’objectif au cours de cet atelier a été atteint », se réjouira le directeur pays de EISA au troisième et dernier jour des travaux. Il estime que EISA a créé plusieurs facilitateurs d’atelier Bridge au Tchad. Le chiffre total est de 19 parmi lesquels des femmes. Une satisfaction totale !
La remise des certificats de participation aux membres des organisations de la société civile et la reconnaissance des nouveaux facilitateurs sont venues mettre un terme à cet atelier dont les différentes photos vont immortaliser tous les acquis et permettre de nourrir encore longtemps les souvenirs dans la mémoire des uns et des autres.
Ils/Elles ont dit…
Issa Adjidei (Directeur des opérations électorales ANGE) : « Le thème de notre atelier a porté essentiellement sur le cadre juridique électoral et sa réforme. Comme il s’agissait d’une formation Bridge, il fallait d’abord expliquer le concept aux participants, et aussi leur faire comprendre ce qui constitue le cadre juridique électoral et son contenu. Ensuite la question de l’élaboration des lois et leur modification a été abordée.
Puisque toute réforme est sujette à des réactions, la question des effets de la réforme, de l’identification et de la gestion des risques liés à la réforme, la question de la résolution des litiges électoraux ainsi que la cartographie des parties prenantes au cadre juridique électoral ont été abordées. Comme éléments d’atténuation de ces difficultés liées à la réforme du cadre juridique électoral, les sujets tels que la stratégie d’inclusion et de consultation, les stratégies de communication, l’inclusion et la participation des parties prenantes au processus de réforme ont également été abordés.
Des études des cas et des exemples ont été présentés aux participants pour une meilleure appréhension du thème. Le dernier module a été constitué d’une esquisse de plan stratégique de l’OGE pour la réforme du cadre juridique électoral. Les participants ont apparemment été bien sélectionnés car ils ont un bagage intellectuel appréciable et ont activement participé à la formation. Ils étaient attentifs et on sentait en eux le désir de renforcer leurs connaissances ».
Véronique Kando (Facilitatrice) : « Nous avons travaillé sur le module ‘’Genre, égalité et élections’’. Pendant les trois jours de l’atelier, les participants ont montré un grand intérêt pour chacune des sessions animées par les facilitateurs. Ils ont contribué à l’atteinte des objectifs à travers leur participation active qui s’est traduite par de nombreuses questions, le partage d’expériences et les riches contributions tirées de leurs bonnes connaissances des processus électoraux vécus au Tchad ».
Serge Mahamat (CADEPHAT) : « En tant qu’une personne vivant avec un handicap, j’ai pris part au module sur le genre. Une bonne initiative car j’ai appris et compris divers aspects liés à la question du genre qui m’aideront dans ma vie future à travers mon engagement dans la société civile »
Rachel Menodji (REJEFFT) : « Durant les trois jours, plusieurs thématiques ont fait l’objet de nos débats ; toutes allant dans le sens de la réforme électorale, du cadre juridique, du nouveau concept Bridge et du plan stratégique. Toutes ces thématiques ont permis de renforcer nos capacités et nous sommes sortis mieux outillés pour faire plus tard la restitution dans nos différentes organisations ».
Serge HENGOUP