Tchad : comment les chefs de carré comptent apporter leur contribution à la consolidation de la cohésion sociale

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Réunis pour une réflexion sur la cohésion sociale, les chefs de carré du 9e arrondissement de la ville de N’Djamena ne comptent ménager aucun effort pour apporter leur contribution à ce concept dont a urgemment besoin le Tchad pour son développement.

Dans la continuité de ses activités en lien avec la cohésion sociale afin d’impliquer les différentes couches de la population à y adhérer de plus en plus, l’association Vision Conscience Africaine (VICA) a réuni le 23 juillet 2025 les chefs de carré du 9e arrondissement de la ville de N’Djamena.

Le thème de cette rencontre organisée grâce à une collaboration de EISA (Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique) avec l’appui financier de l’Union européenne était : « Dialogue communautaire avec les chefs de carré pour la consolidation de la cohésion sociale dans le 9e arrondissement »

Est-ce un hasard de calendrier ou juste une simple coïncidence ? Puisqu’en ce moment dans la capitale tchadienne, un séminaire national sur la décentralisation, réunissant les élus locaux du pays est également organisé. En somme, ces deux activités à bien y regarder, ont un point commun : définir les rôles, approfondir les connaissances des uns et des autres pour une dynamique permettant aux populations de vivre dans une coexistence pacifique véritablement durable.

Un chef de carré est neutre, impartial et objectif    

En ouvrant les travaux de cette activité, le Dr Ali Simei Guessé, le chargé de programme du projet ACTE représentant de EISA a invité les chefs de carré à « être neutre, impartial et objectif dans l’accomplissement de leurs missions » ; car le bien-être des Tchadiens, la construction de la nation tchadienne sont en jeu.

Relais de l’administration dans les quartiers et très proche des habitants, le chef de carré est un maillon essentiel de la gouvernance en République du Tchad ; car il joue un rôle de médiateur et de responsable de la gestion de proximité dans son secteur. Dans le cadre de l’administration décentralisée que promeut le Tchad à travers le cinquième République, le chef de carré est une interface entre la population et les autorités administratives supérieures (préfet, maire, etc.). Il est souvent impliqué dans la résolution de problèmes locaux, la gestion des conflits de voisinage, la collecte d’informations pour le compte des autorités, et la participation à des activités de développement communautaire.

C’est dire judicieusement que ce dialogue communautaire à leur attention est plus que salutaire, et arrive à point nommé !

Se constituer en association pour une efficacité d’action

Les 30 chefs de carré réunis par VICA sous la houlette de Dominique Fri le président de l’association, ont mené une réflexion sur leur compréhension du concept de cohésion sociale ; à leur avis, il s’agit de vivre en harmonie, d’être en bons avec les autres, du vivre-ensemble et du respect mutuel au sein de la communauté.

Quant aux problèmes qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur travail, ils ont mis l’accent sur un manque criard de considération à leur égard et ont proposé d’y travailler en collaboration avec les populations pour le bien de tous.

Réputé être un territoire communal où le taux de violence y est le plus élevé dans la ville de N’Djamena, les chefs de carré ont également planché sur les causes de ces violences (vente des boissons frelatées, déficit d’éducation des masses…). Des solutions pouvant améliorer cette situation peu reluisante existent : la formation des chefs de carré sur leurs missions, l’interdiction de la vente des boissons frelatées, l’éducation à la citoyenneté.

Enfin, appelés à indiquer les acteurs fiables devant initier concrètement la cohésion sociale, le premier responsable de VICA a indiqué que la problématique de la cohésion sociale est une affaire de tous les habitants de la commune.

Au final, dans le but de mener des actions beaucoup plus concrètes et efficaces (défendre leurs intérêts, se faire respecter au sein de la communauté, etc.), les chefs de carré ont été invités à se constituer en association, car c’est l’union qui fait la force.

Serge HENGOUP