Médias : La Fondation Hirondelle va en guerre contre la désinformation au Tchad

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A travers un projet lancé le 2 juillet 2025 à N’Djamena, la Fondation Hirondelle projette de renforcer la résilience des populations face à la désinformation et à promouvoir la cohésion sociale au Tchad.

Intitulé « Résilience à la désinformation pour la cohésion sociale au Tchad et au Sahel central », le projet sera piloté par le Studio Hirondelle-Tchad, une « cellule de production et de formation installée à N’Djamena ». Elle va contribuer à renforcer les capacités des médias et à favoriser un dialogue apaisé au sein de la société tchadienne.

La cérémonie de lancement de ce projet s’est tenue dans la capitale tchadienne devant un parterre d’autorités politiques et publiques, des personnalités des médias, et des organisations de la société civile parmi lesquelles notamment le 6ème vice-Président de l’Assemblée nationale (François Djékombé), la Présidente de la HAMA (Halime Assadya Ali) et le Secrétaire Général du Ministère de la Communication (Ali Mahamat Nour Abderamane).

L’éducation aux médias et à l’information est dorénavant essentielle et complémentaire

« Face à la désinformation, les médias d’information ont un rôle fondamental à jouer, en étant les garants de la production de contenus journalistiques conformes aux règles éthiques et aux standards professionnels, tels que la factualité, l’équilibre, la transparence et la proportionnalité. Ils doivent être la boussole de cette jungle informationnelle », a situé le contexte du projet Caroline Vuillemin la Directrice générale de la Fondation Hirondelle. Poursuivant dans sa lancée, elle a ajouté que « l’éducation aux médias et à l’information est dorénavant essentielle et complémentaire, mais les médias ne peuvent pas tout.

Conter la désinformation exige une plus grande collaboration avec les acteurs clefs de la société civile et les autorités » A sa suite, Zara Mahamat Yacoub, la Représentante au Tchad de la Fondation Hirondelle a souligné l’opportunité et la pertinence qu’offre ce projet qui « vient à point nommé car il va contribuer à outiller la capacité des médias et des journalistes afin qu’ils puissent contrer la désinformation en offrant à la population une information juste, vraie, indépendante respectant les valeurs fondamentales ».

Outre les allocutions, quelques panélistes ont débattu dans un jeu de question-réponse. De ces échanges il en ressort qu’au-delà de la désinformation (ensemble de pratiques et techniques de communication visant à influencer l’opinion publique en diffusant volontairement des informations fausses, faussées ou biaisées), il y a lieu de combattre également la mésinformation (qui consiste à diffuser une information fausse de manière involontaire). Pour ce faire, il faut miser davantage sur l’éducation dans le cadre de la lutte contre la désinformation sur les réseaux sociaux (où il n’existe pas de loi spécifique visant à sanctionner les citoyens).

Le plaidoyer pour légiférer sur le sujet et la sensibilisation des risques à encourir par les contrevenants sont d’autres chantiers à mener pour la circonstance ; tout comme le fait d’imposer une culture de la diffusion de la bonne information dans les établissements scolaires.

Programmes diffusés en français, arabe tchadien et sara

Ainsi depuis janvier dernier, les activités principales du Studio Hirondelle-Tchad sont chiffrées comme suit : collaboration avec 10 radios locales, recrutement de 15 professionnels locaux à la cellule de production, éducation et renforcement des capacités d’une trentaine de médias nationaux, le tout en trois langues à savoir le français, l’arabe tchadien et le sara ; sans omettre trois éditions de co-production régionales avec les autres pays du Sahel.

Créée en 1995 à la suite du génocide au Rwanda, la Fondation Hirondelle fête ses 30 ans cette année. Organisation suisse, elle a pour vocation l’engagement en faveur d’une information fiable, locale et indépendante.

Elle est présente dans plusieurs pays africains : Bénin (où elle a ouvert un bureau en 2024 et y développe des projets) ; Burkina Faso (elle est présente à travers Studio Yafa) ; République Centrafricaine (elle y est connue pour son projet Radio Ndeke Luka) ; République démocratique du Congo (où elle travaille sur Radio Okapi avec Studio RDC) ; Mali (elle y est active avec Studio Tamani) ; Niger (elle est présente à travers Studio Kalangou) ; Tchad mise en œuvre d’un projet de 24 mois depuis janvier 2025) ; Tunisie (soutien des projets des médias du pays). En Guinée-Bissau, à Madagascar et en Sierra Leone (soutien au média Cotton Tree News), la Fondation mène divers projets ; et au Soudan elle y a travaillé par le passé.

Serge HENGOUP